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La ville du détroit accueille du 8 au 12 mai la 17ème édition du Salon International du Livre et des Arts. Rendez-vous très prisé des intellectuels, le salon du Livre de Tanger, organisé conjointement par l'Institut Français de Tanger et la TRAC (Tanger Région Action Culturelle) est également devenu un évènement artistique depuis quelques années déjà. Ainsi, musique et art plastique occupent ainsi une place de choix dans la programmation, au côté du livre. Le salon se veut un espace de promotion de l'Art et du Livre dans une région où cela est assez rare. L'idée est d'avoir une ouverture internationale, tout en restant focalisé sur la création et la production locale. Un hommage sera rendu à Mohammed Bennis et à Albert Camus.
Cette édition, qui a nécessité une enveloppe de 2 millions de Dhs, se déroulera dans le cadre magnifique du Palais des Institutions Italiennes, sous le thème d'«Eloge à la lenteur». Une thématique à priori surprenante puisqu'elle contraste avec le rythme effréné du temps présent à l'ère des nouvelles technologies, mais il s'agit d'un choix bien réfléchi. «Avec le choix de la lenteur de l'âne, on veut prendre le contre-pied à l'accélération imposée par et au nouveau monde», a déclaré M. Alexandre Pajon, directeur de l'Institut Français de Tanger et commissaire du salon, lors d'un point de presse organisé à Casablanca le jeudi 25 avril dernier. Le message est de dire aux gens de prendre le temps, malgré le tourbillon de la vie quotidienne, de lire, d'écouter de la musique, de découvrir l'art, donc de vivre humainement, tout simplement. En effet, il y a une dimension philosophique, dans le choix de la thématique de la lenteur. «Qu'est-ce que la vitesse, que signifie aujourd'hui d'être moderne ? Doit-on consommer à tout prix ? Se développer à tout prix? » Ce sont là quelques-unes des idées qui seront débattues lors de rencontres-débats organisées tout au long du salon. D'éminents intervenants marocains et étrangers animeront ces échanges (Ali Benmakhlouf, Sylvain tesson, Driss Khrouz, Rachid Boudjedra, Daniel Picouly, etc…). «Le salon se veut avant tout être un espace de réflexion et de dialogue et non une foire du livre», a déclaré M. Bertrand Commelin, directeur général de l'Institut Français Maroc.
Le choix s'est également porté sur l'artiste peintre Ouarzaze, un autodidacte originaire de la région d'Essaouira, où il continue de vivre loin de la folie du rythme des grandes villes. L'½uvre de l'artiste souiri, qui n'a jamais fait d'études et qui ne soucie d'aucun conformisme, est en dehors du temps, et s'inscrit parfaitement dans l'esprit de la thématique du salon.
Par ailleurs, en plus des 50 stands proposants des livres dans différentes langues, les organisateurs, dans un souci de promouvoir le livre auprès des jeunes générations, ont réitéré le concours de lecture, qui est à sa 4ème édition. Dans cette optique, le salon a été précédé et sera accompagné d'un travail pédagogique dans les établissements de l'Education nationale et de l'AEFE/OSUI.
Enfin, le salon a aussi une programmation musicale de bonne facture. Dina Bensaid (récital de piano) et Baptiste Trotigon (concert de Jazz) seront présent, et un concert de musique hassani sera donné.
Toutes les manifestations du festival sont gracieusement ouvertes au public.
Leila Ouazry