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Le pouvoir fait-il dans le favoritisme ?

Echourouk TV, Ennahar TV et El Djazaïria sont les trois chaînes qui ont eu l'aval du gouvernement algérien. Le pouvoir veut-il modeler à sa manière le nouveau paysage audiovisuel ? Alors que les contours de la loi sur l'audiovisuel ne sont pas encore clairs, le gouvernement favorise déjà des chaînes privées de droit étranger. Mais pas toutes les chaînes lancées par des Algériens. Trois seulement ont eu les faveurs des autorités qui ont toujours refusé la présence de chaînes de télévision autre que l'ENTV sur le territoire national. Il s'agit d'Echourouk TV, Ennahar TV et El Djazaïria. Ces organes de presse audiovisuelle ont été autorisés, au début du mois d'avril dernier, à ouvrir des bureaux à Alger. «La direction des moyens audiovisuels a autorisé les trois chaînes de droits étrangers à ouvrir provisoirement des représentations à Alger. Cette autorisation, valable jusqu'au 31 décembre 2013, est administrative», avait indiqué le ministère de la Communication dans un communiqué rendu public le 8 avril dernier. Cette décision constitue juste une officialisation de l'activité des trois chaînes en Algérie. Car les rédactions et les studios de ces chaînes sont en Algérie et l'essentiel de leurs programmes est fait aussi sur le territoire national. Peut-on parler de favoritisme ? C'est visiblement le cas, puisque il y a encore d'autres chaînes privées algériennes qui ont le même statut que ces trois «tolérées» et qui n'ont pas eu le même privilège. Le groupe Berbère télévision et radio (lancé au début des années 2000), Numidia News (lancée en 2012) et Index TV (lancée au début de l'année en cours) n'ont pas de bureaux ou de représentants officiels en Algérie. Pourquoi ne sont-elles pas accréditées ? Ont-elles formulé une demande dans ce sens ? Ces questions restent sans réponses pour l'instant. Nous avons tenté de contacter, par email, les directions de ces chaînes pour avoir leurs avis sur cette non-accréditation. En vain. L'accréditation des trois chaînes en question, même si elle «est provisoire» comme l'a souligné le ministère de la Communication, risque de poser un sérieux problème à l'avenir. Surtout avec le contenu de la première mouture de la loi sur l'audiovisuel concoctée par les services du ministre. Ce projet de texte, rappelons-le, limite l'ouverture du secteur audiovisuel exclusivement aux chaînes thématiques. Et cela mettra ces chaînes lancées à partir de l'étranger, dont celles autorisés à avoir des représentations officielles en Algérie, dans un véritable dilemme. Elles sont généralistes et leurs statuts pourraient ne pas cadrer avec la loi sur l'audiovisuel du gouvernement. Quelle sera alors l'attitude des autorités face à cette situation ? Refuseront-elles l'agrément à ces chaînes ? Les obligeront-elles à changer de statuts ? Les directions de ces chaînes vont-elles accepter une telle exigence ? C'est un véritable imbroglio, qui traduit une nouvelle fois l'absence d'une réelle volonté politique d'ouvrir le secteur audiovisuel, monopolisé par l'Etat depuis l'indépendance.            

El Watan

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