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Constantine : Débat en faveur de l’abolition de la peine de mort
Le centre culturel M'Hamed Lyazid d'El Khroub a abrité, ce mercredi, une rencontre autour du thème de la peine de mort organisée par la fédération du front des forces socialistes de la wilaya de Constantine (FFS). Une occasion pour les invités d'exposer chacun son point de vue sur la problématique de la peine de mort à la lumière de l'actualité encore brûlante suite de l'assassinat, il y a moins de deux mois, des enfants, Haroun et Brahim, à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Les intervenants se sont rejoints finalement dans leur approche en faveur de l'abolition de la peine de mort eu égard au risque de commettre une erreur judiciaire, irréparable dès lors qu'il s'agit d'ôter la vie à un être humain. Pour sa part, Mme Madoui, médecin légiste, considère que par essence la médecine consiste plus à préserver des vies que d'en ôter, en évoquant également les considérations sociales à savoir qu'il a été démontré que le profil type du criminel passible de la peine de mort appartient aux franges les plus vulnérables, celles issues des milieux défavorisés. Un point de vue que partage la psychologue qui stigmatisera dans son intervention, l'inconsistance du tissu social algérien, le manque de repères, la marginalisation ou encore l'amateurisme dans la conduite du processus visant à établir la culpabilité d'un présumé criminel passible de la peine de mort. Autrement dit, la peine de mort ne résout aucunement le crime. Une approche défendue par Me Mustapaha Bouchachi, ancien président de la ligue des droits de l'homme. Ce dernier soulignera que « s'il est établi selon un aréopage de spécialistes récemment réuni dans un pays d'Europe, qu'il existe dix raisons d'abolir la peine de mort, il faudrait en rajouter au moins une ou deux, dont notamment l'absence d'indépendance de la justice face au pouvoir politique ». Les invités ont estimé que le dossier de la peine de mort a besoin d'être ouvert et le débat engagé en profondeur, avec comme condition préalable, l'idée que la violence n'est pas une solution à la violence et que donner la mort pour répondre à la même chose n'aidera pas à faire régresser le crime.