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Tchad - Réélection sans surprise d’Idriss Déby

Le président tchadien sortant, Idriss Deby Itno, a été réélu lundi 9 mai 2011 avec 88,6% des voix dès le premier tour de la présidentielle, selon les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

En dehors du score écrasant d’Idriss Deby, qui entame son quatrième mandat de cinq ans à la tête du pays (il est arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1990, a été élu en 1996, puis en 2001 et 2006), certains aspects du processus électoral viennent entacher la victoire du président.

En premier lieu le faible taux de participation au scrutin, établi à 64.22%. Sur les 4.950.979 inscrits, la Céni affirme que 3.179.325 ont voté; 355.111 bulletins étaient nuls, soit un suffrage exprimé de 2.824.215 voix. Ces chiffres s’expliquent par le boycott annoncé de l'élection par les principaux leaders de l’opposition, tandis que face au président sortant, seuls Albert Pahimi Padacké (6.03%) et Nadjii Madou (5.32%) étaient en lice.

Face au Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti d’Idriss Deby, les trois principaux opposants, Saleh Kebzabo de l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), le général Wadal Abdelkader Kamougué (décédé à 72 ans ce lundi 9 mai 2011 des suites d’une attaque cardiaque) de l'Union pour le renouveau et la démocratie (URD) et Ngarlejy Yorongar de la Fédération action pour la République (FAR) ont en effet tous les trois appelé leurs partisans à ne pas participer au scrutin.

Sous cette menace, le président Idriss Deby avait déclaré avant les élections «qu’ils (les leaders de l’opposition) ne seront pas suivis, pour avoir trompé plusieurs fois les Tchadiens». Au contraire disait-il, «les Tchadiens sortiront en masse pour voter» avant d'ajouter que «ces opposants redoutent seulement d’être battus».

Les trois principaux rivaux du président avaient dénoncé une «mascarade électorale», affirmant que les élections législatives étaient marquées par des «fraudes et irrégularités», avant de suspendre leur participation à la présidentielle.

Lu sur IZF.net, Les Afriques, Journal du Tchad