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Stage de culture éthiopienne pour familles adoptives
Elever un enfant est un défi de tous les jours, d'autant plus lorsqu'il est d’origine étrangère et adopté. Cherchant comment éduquer au mieux son enfant, Mekdes Bekele, une mère éthiopienne émigrée aux Etats-Unis a décidé de l’aider à renouer avec ses racines africaines «au pays du Big Mac et de la Nintendo». Comment? En créant un camp de vacances un peu spécial, raconte le quotidien américain The Washington Post.
A deux heures de route du district de Washington, en Virginie, on y vient avec frères, sœurs, parents et même grands-parents. Et on y vit à l’Ethiopienne. Car les 60 familles qui ont fait le déplacement sont majoritairement les parents d’enfants adoptés en Ethiopie.
La communauté éthiopienne du secteur de Washington est une des plus importantes au monde. Et récemment, les adoptions d’enfants issus de ce pays de la Corne africaine sont montées en flèche: 2.500 pour l'année 2010. Sur son site, l'Ethiopian Heritage & Culture Camp affiche sa mission:
«Maintenir le lien entre les enfants et leur culture d’origine, afin qu’ils grandissent en ayant une image positive d’eux-mêmes et un attachement à la communauté de leurs pairs.»
Car adopter ne revient pas simplement «à ramener un enfant dans la famille», estime David Baber 32 ans. «Nous avons changé la culture de toute notre famille».
Au camp de vacances, la plongée au cœur de la culture éthiopienne est immédiate. Chacun troque ses vêtements occidentaux pour un costume habesha (du nom que se donnent eux-mêmes les Ethiopiens) en coton blanc vaporeux. Le buffet offre de l’ingera (pain plat, un peu spongieux) et du doro-wat (blanquette de poulet). Tout cela sur fond de Krar, sorte de lyre éthiopienne.
Les enfants apprennent à hausser leurs épaules en rythme pour danser l’Esketa. Mais le séjour ne se résume pas à une découverte, il se veut aussi une initiation. Les familles prennent des cours de langue amharic, de cuisine et de musique éthiopienne. On leur apprend également à s’occuper des cheveux et de la peau noire de leurs enfants.
«On a pensé que c’était important pour nous d’apprendre la culture de notre fille et de l’aider à conserver son identité», explique Mark Boucher, venu avec sa famille dont Lidia, adoptée à l'âge de 3 ans.
Suri, 9 ans, arrivée aux Etats-Unis il y a trois ans, a adoré son séjour:
«Je ne vois pas souvent de gens à la peau foncée où je vis. Ici, il y a des enfants et des familles qui me ressemblent. Je sais que je ne suis pas seule».
Lu sur The Washington Post