SlateAfrique

mis à jour le

Le principal opposant de Bongo risque gros

Après moult tractations, André Mba Obame, député et principal opposant au régime du président gabonais Ali Bongo, est désormais un justiciable comme un autre. Son immunité parlementaire a été levée le 5 mai 2011 par l’Assemblée nationale du Gabon.

Cette procédure lui vaudra sûrement d’être bientôt convoqué par la justice. Car le gouvernement lui reproche de s’être autoproclamé «président de la République». Il est accusé de «haute trahison et de tentative de déstabilisation des institutions».  

En effet, candidat malheureux à l’élection présidentielle d’août 2009, André Mba Obame en avait contesté les résultats et s’était déclaré comme le vrai vainqueur du scrutin. Dans la foulée, il avait formé un gouvernement. Face aux menaces et à diverses pressions, il s’était ensuite réfugié avec son «équipe gouvernementale» au siège de la représentation locale du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Cela avait d’ailleurs entraîné la dissolution de son parti, l’Union nationale.

André Mba Obame risque la prison. Aux critiques de l’opposition qui dénonce une tentative masquée d’emprisonnement politique, le régime en place explique qu’il s’agit simplement de «permettre à André Mba Obame de s’expliquer devant la justice».

L'opposant de longue date du président Ali Bongo, absent lors de la séance qui a décidé de la levée de son immunité parlementaire, évoque des menaces sur sa personne:

«Au cours de cette réunion, il a été décidé que je serais mis aux arrêts et exfiltré pour une destination inconnue, dès après la levée de mon immunité parlementaire. Un mandat de dépôt a même été opportunément signé ce même jour.»

André Mba Obame ajoute même que «les intentions du pouvoir ne visent plus seulement [son] élimination politique, mais [son] élimination physique».

Lur sur Infos Gabon, BdpGabon, AFP