SlateAfrique

mis à jour le

L'Afrique attire de plus en plus les investissements étrangers

Le 3 mai 2011, le cabinet d’audit Ernst & Young a publié une étude affirmant que l’Afrique est aussi attractive pour les investisseurs étrangers (IDE) que l’Europe de l’Est ou l’Amérique latine. Les réformes économiques des dix dernières années ont donc porté leurs fruits et ont permis de nombreux progrès, affirme le cabinet:

«Ce processus s'est caractérisé par la maîtrise de l'inflation, la réduction de la dette extérieure et des déficits budgétaires, la privatisation des entreprises publiques, le renforcement des systèmes réglementaires et juridiques et l'ouverture de nombreuses économies africaines au commerce international.»

L’enquête d’Ernst & Young a été menée sur deux fronts: d’un point de vue quantitatif, il a fallu mesurer dans un premier temps l’évolution des investissements étrangers en Afrique au cours des dix dernières années; et dans un second temps, le cabinet a effectué une enquête qualitative auprès de plus de 562 dirigeants du monde sur leurs stratégies d’investissement.

La conclusion de l’étude est parlante: l’Afrique est passée de 338 nouveaux projets en 2003 à 633 en 2010, soit une augmentation de près de 87% en sept ans —et il est prévu que les flux d’investissement directs atteignent 150 milliards de dollars (101,2 milliards d'euros) d’ici 2015.

Si la plus grande partie des IDE en Afrique proviennent des pays développés, les pays émergents sont les plus enthousiastes quant au potentiel du continent. De même, si les industries extractives sont les principales sources d’IDE, d’autres secteurs émergent, comme  le tourisme, les produits de consommation, la construction, les télécommunications et les services financiers.

L’enquête révèle en outre que la plupart des personnes interrogées par le cabinet sont largement optimistes quant à l’avenir économique de l’Afrique. Si les niveaux de risque liés à l’investissement en Afrique peuvent être élevés, la rentabilité l'est tout autant. De plus, la concurrence relativement faible dans certains secteurs constitue un terreau favorable aux investissements. Les récentes révolutions dans le monde arabe n’émoussent pas cette confiance, explique Marc Lhermitte, associé chez Ernst & Young:

«En Tunisie et plus récemment au Maroc, les événements ont eu un impact sur le leadership des Etats, la mise en attente de certains projets et la remise en question d’investissements établis. Cela n’empêche pas d’anticiper un futur plus ouvert à moyen terme, car les pays qui auront confirmé leur position de membre de la grande région euro-méditerranéenne reprendront de l’avance sans inquiéter outre mesure leurs investisseurs et les communautés d’affaires.»

Pour Joseph Pagop-Noupoué, Associé Ernst & Young Société d’Avocats, le continent africain intéresse même davantage que ne le révèlent les investissements directs étrangers, mais les réformes doivent être accelérées afin qu’un véritable décollage économique aie lieu:

«Bien que la part des IDE destinée à l’Afrique ait augmenté au cours des dix dernières années, nous sommes convaincus que cette progression ne reflète pas l’attractivité réelle de ce continent qui affiche des taux de croissance économique parmi les plus élevés et des retours sur investissement parmi les plus importants au monde […] Toutefois, pour accélérer ce processus de croissance et en tirer profit, les gouvernements et les investisseurs (étrangers et nationaux) doivent agir maintenant. Les réformes économiques et réglementaires doivent s’accélérer afin de diminuer la part de risque inhérente à tout investissement.»

Enfin un brin d’optimisme dans le discours généralement alarmiste sur la situation et l’avenir du continent.

Lu sur Afrik.com