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Une militante homosexuelle assassinée en Afrique du Sud

Le 24 avril 2011, Noxolo Nogwaza, militante lesbienne de 24 ans, a été sauvagement assassinée dans le township de Kwa-Thema, quartier défavorisé situé à 80 kilomètres de Johannesburg. La jeune femme a été violée puis poignardée à la suite d’une dispute dans un bar.  

Le Ekurhuleni Pride Organizing Commitee (Epoc), la principale organisation pour les droits des homosexuels de Kwa-Thema, a condamné le meurtre de sang froid de Nogwaza:

«Le corps sans vie de Noxolo Nogwaza, une lesbienne de 24 ans, a été retrouvé gisant dans une allée de Kwa-Thema, vers 9 heures du matin dimanche 24 avril. Son visage était complètement déformé, ses yeux exorbités, son crâne écrasé, ses dents arrachées. Elle était méconnaissable. Des témoins ont affirmé qu’une bouteille de bière vide et un préservatif usagé étaient enfoncés dans ses organes génitaux. Des parties de son corps ont été lacérées avec du verre. Une brique retrouvée près du corps semble avoir servi à lui écraser le visage.»

L’organisation internationale Human Rights Watch a qualifié ce meurtre de crime haineux. Pour Dipika Nath, chercheuse pour HWR, ce genre de crime n’est pas rare en Afrique du Sud :

«La mort de Nogwaza n’est que la dernière d’une longue liste de crimes contre les lesbiennes, les gays et les transgenres dans le pays.»

En effet, les homosexuels sont fréquemment victimes d’agressions dans les townships. Même si l’homosexualité est légale en Afrique du Sud où le mariage gay est reconnu, elle demeure mal acceptée par une partie de la population. Certains vont d’ailleurs jusqu’à considérer le viol collectif comme une mesure corrective visant à rééduquer les femmes lesbiennes. En 2008, Eudy SImelane, footballeuse homosexuelle et militante, avait été assassinée au même endroit. Toujours à Kwa-Thema, un homosexuel a échappé l’année dernière à l’assaut de huit hommes qui ont tenté de le violer.

«Il est très clair que ces violeurs se sont donnés une mission. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nous sommes déterminés à instruire en justice le meurtre de Noxolo (…). Le gouvernement sud-africain doit assurer la protection de ses citoyens. Il doit lutter contre ces crimes haineux qui sont en augmentation dans le pays» , a déclaré l’Epoc.

La situation des homosexuels en Afrique est loin d’être enviable. Le début de l’année 2011 leur a été funeste, notamment en Ouganda où le militant David Kato a été assassiné.

Lu sur la BBC