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Les immigrés tunisiens soutenus par l’arche Delanoë

L’arrestation de nombreux ressortissants originaires du Maghreb les 26 et 27 avril 2011 dans différents quartiers parisiens pour «infraction à la législation sur le séjour» a suscité l’indignation, et particulièrement celle de Bertrand Delanoë.

Le maire de Paris est rapidement monté au créneau pour dénoncer l’accueil que la France réservait à ces réfugiés des révolutions arabes. Il a fermement condamné les interpellations de ressortissants tunisiens, libyens et égyptiens survenues dans les 10e, 17e, 19e et 20e arrondissements de la capitale.

Le site d’information gabonais Info Plus Gabon cite Delanoë, qui s'est montré inquiet et indigné de voir la France et l'Europe réagir «avec tant d’étroitesse et si peu d’humanité face à l’arrivée de quelques milliers d’immigrés tunisiens sur notre sol».

Dans un communiqué officiel, le maire a souligné:

«En ce qui concerne les 200 immigrés tunisiens qui se trouvent aujourd’hui sur le territoire parisien, dans un état de grande précarité, notre municipalité, confrontée à l’indifférence de l’Etat, fera tout pour leur apporter des réponses adaptées à l’urgence […] Une première enveloppe de 100.000 euros sera consacrée à ces mesures d’urgence.»

En outre, la mairie de Paris a fait appel aux associations France Terre d’asile, Emmaüs ou encore La Chorba afin de venir en aide aux immigrés dans leurs démarches et au quotidien.

Le soutien du maire socialiste à l'égard ces candidats à l’intégration ne fait pas l’unanimité dans le rang des politiques, particulièrement du côté des élus UMP. Lemonde.fr cite Jean-François Lamour, président du groupe UMP au conseil de Paris, pour qui «les verts et Delanoë oublient qu’il y a une loi». Jean-Jacques Giannesini, élu UMP du 19e, renchérit:

«Bertrand Delanoë accueillerait toute la misère du monde, particulièrement en période électorale, lorsque se profile pour lui un maroquin ministériel en cas de victoire de la gauche en 2012. A-t-il un emploi et un logement à leur offrir ? Non. Ni l'Etat ni la Mairie n’ont un avenir à promettre. Il est préférable qu'ils repartent chez eux plutôt que les mafieux du 19e exploitent leur total dénuement pour les entraîner dans les trafics en tout genre qui pullulent dans ces quartiers du nord-est de la capitale.»

Quelle que soit la jurisprudence qu'adopteront les autorités françaises à l’égard des immigrés en provenance d’Afrique du Nord, pour Delanoë, «il serait très grave qu’en cette circonstance, quelques mois après la Révolution de Jasmin, l’Europe et la France passent, une fois encore, à côté de l’Histoire.»

Lu sur Info Plus Gabon, bertrand-delanoe.net, lemonde.fr