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L'Afrique australe, berceau du langage moderne
A l’instar d’Homo sapiens, le langage moderne aurait lui aussi vu le jour au cœur de l’Afrique australe. C’est ce qu’indiquent des recherches effectuées sur les sons dans les langues parlées à travers le monde, qui ont mis à jour un signe phonétique ancien qui situe les origines du langage au sud du continent africain, selon un article publié dans la revue Science.
L'auteur, le docteur Quentin D. Atkinson, un biologiste de l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande, a repéré un phonème singulier, rapporte The New York Times. Un phonème est un terme linguistique qui désigne la plus petite unité phonétique; il peut correspondre à une consonne, une voyelle ou une intonation. Chaque langue parlée possède un nombre limité de phonèmes. En appliquant des méthodes mathématiques à la recherche en linguistique, Atkinson a détecté un élément phonétique simple parmi 500 langues parlées. Il s’avère en fait que plus une langue parlée est éloignée de l’Afrique, moins elle utilise de phonèmes.
Les langues à clics d’Afrique autsrale, comme celles des Bushmen en Afrique du Sud, utilisent plus d’une centaine de phonèmes alors que l’hawaïen, qui se situe à l’extrémité orientale des migrations de l’homme moderne hors d’Afrique, n’en compte que 13, et l’anglais 45.
Ce déclin progressif du nombre de phonèmes est à mettre en parallèle avec les travaux réalisés en génétique sur les origines d’Homo sapiens. Ces derniers ont permis de situer le berceau de l’humanité en Afrique australe.
Reste que les conclusions d’Atkinson soulèvent une certaine controverse parmi les linguistes, car elle bouleverse certaines conclusions jusque-là établies. Grâce aux modèles mathématiques empruntés à l’étude de l'arbre génétique de l’humanité, il remonte les origines du langage à au moins 50.000 ans avant notre ère (ce qui correspond au début des migrations humaines depuis l’Afrique) alors que la plupart des linguistes qui utilisent une approche historique classique considèrent qu’il est impossible d’aller au-delà de 10.000 ans.
Lu sur The New York Times, Science