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La démoubarakisation de l'Egypte a commencé

Juger et condamner l’ancien président déchu ne suffit pas: les Egyptiens veulent effacer toute trace de celui qui a dirigé le pays pendant 29 ans, 3 mois et 27 jours.

C’est pourquoi le 21 avril 2011, un tribunal égyptien a pris la décision d’éradiquer le nom de Moubarak de tous les lieux publics. Cela ne se fera pas en quelques jours, puisque le patronyme du Pharaon est apposé dans d’innombrables endroits.

Le site américain de The Christian Science Monitor a choisi cinq lieux d'ores et déjà «démoubarakisés»:

  • Une station du métro cairote qui portait le nom de Moubarak vient d’être rebaptisée «Les martyrs de la révolution du 25 janvier».
  • «388 écoles publiques portent le nom d’Hosni Moubarak et 160 celui de sa femme Suzanne. Le gouverneur d’Assiut a ordonné le mois dernier de changer le nom de "L’école pour filles de Suzanne Moubarak" en "L'école pour filles du 25 janvier".»
  • La salle de conférence Suzanne Moubarak de l’université américaine du Caire attend encore de recevoir son nouveau nom et est pour l’instant désignée par un numéro.
  • L’académie de police du ministère de l’Intérieur devrait également changer de nom. Certains voudraient la rebaptiser «"l’académie de police de Khaled Said", du nom du jeune Egyptien mort des mains de la police et qui a été l'élément déclencheur des protestations à l’origine de l’expulsion de Moubarak».
  • L’hôpital spécialisé Suzanne Moubarak (Le Caire) a déjà changé de nom depuis février. Il s’appelle désormais «Hôpital spécialisé du Croissant rouge».

Le 1er mars 2011, Samir Sabry, avocat, déposait plainte contre le gouvernement égyptien pour obtenir une ordonnance du tribunal obligeant à la «démoubarakisation immédiate» de tous les lieux portant le nom du président déchu.

«Les Egyptiens ont cette habitude depuis des siècles —depuis l'époque des pharaons, quand leur image était omniprésente— […] Les gens corrompus ne doivent pas être honorés. Je ne veux pas effacer trente années d’histoire égyptienne, mais je veux supprimer ce nom.»

Lu sur The Christian Science Monitor, The New York Times