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Développement: plus de routes et moins d'enseignants?

Investir dans les infrastructures est le nouveau leitmotiv en Afrique. Pour certains, ce serait même la solution à tous ses problèmes, affirme un article de The Economist daté du 21 juillet 2011. De là à penser que les investissements dans les routes, barrages, réseaux électriques devraient être prioritaires par rapport à d'autres dépenses, il y a un pas que certains n'hésitent pas à franchir.

La Banque africaine de développement (BAD) estime que «la pénurie de routes, de maisons, d’eau, d’assainissement et d’électricité réduit la production de l’Afrique subsaharienne de 40% », relaye le l'hebdomadaire économique.

Le site internet de la BAD affirme d’ailleurs que le continent noir est en retard en matière d’infrastructures. C’est particulièrement vrai pour l’électricité avec une couverture de 25% du continent africain comparée à 58% sur l'ensemble des pays en développement. Même constat pour les routes où seuls 34% du territoire africain sont desservis contre 90%.

Or non seulement la situation africaine ne s’améliore pas, mais elle se dégrade.

«Même des villes relativement prospères comme Lagos ou Nairobi sont en plus mauvais état aujourd’hui qu’elles ne l’étaient il y a 10 ans», souligne la BAD.

Pourtant, c’est le moment de s’y mettre. La croissance démographique extrêmement rapide de l’Afrique suscite un besoin d’équipements de qualité, soit des routes, des infrastructures numériques afin de créer un véritable réseau de connections entre aéroports, gares et sites industriels.

Pour The Economist, les conditions sont réunies. L’intervention des firmes chinoises a fait la démonstration que la réalisation d’infrastructures en Afrique était possible et abordable. De surcroît, le développement des banques favorisent les partenariats public-privé pour ce type de projet.

Même abordables, ces infrastructures nécessitent de trouver l'argent pour financer leur construction. Sur ce point le débat fait rage. Et certains assurent qu’il faudrait mieux recentrer l’aide internationale sur quelques chantiers prioritaires (des écoles dans les quartiers pauvres, des médicaments, des moustiquaires et des projets agricoles clés) pour mettre le paquet sur les infrastructures.

«Un village en Tanzanie avec des moyens d’éducation insuffisants gagnerait plus à obtenir une route plutôt qu’un enseignant (…). Dès lors que les agriculteurs locaux pourront transporter leur production au marché dans de bonnes conditions, ils seront en capacité et prêts à payer pour les écoles (et s’assureront qu’elles fonctionnent)», écrit le magazine économique.

Lu sur The Economist, afdb.org