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En Ethiopie, les journaux sont à louer
Pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter des journaux, certains groupes de presse éthiopiens ont décidé de les mettre en location. Un système adapté aux petits budgets et qui fait de plus en plus d'adeptes. Le site américain CNN s’est intéressé le 19 avril 2011 à ces propriétaires de journaux qui mettent leurs biens à disposition le temps d’une lecture:
«Garum Tesfaye est l’un de ces "propriétaires de journaux" d’Addis-Abeba, un groupe d’entrepreneurs de la capitale éthiopienne qui loue ses journaux aux gens trop pauvres pour en acheter […] Pendant 20 à 30 minutes, les lecteurs peuvent garder en main un journal pour une fraction du prix nécessaire à son achat. S’ils gardent le journal plus longtemps, ils doivent payer un supplément.»
A titre indicatif, un journal coûte en moyenne 6 birr (25 centimes d'euros) à Addis-Abeba, alors que la location revient à 50 centimes de birr (2 centimes d'euros). Une bonne affaire pour les lecteurs —moins pour la rentabilité du journal.
Comme le souligne Dawit Kebede, propriétaire d’Awramba Times, l’un des derniers hebdomadaires indépendants en Ethiopie:
«Pour les lecteurs habitués, c’est une bonne chose. Pour les maisons de presse, ça l’est moins. Si nous calculons en termes de revenus, l’éditeur ne gagne rien de ces locations […] Chaque journal qui est loué au lieu d’être vendu représente un challenge supplémentaire pour ceux qui tentent de survivre dans le difficile environnement des médias éthiopiens, dominé par les publications publiques.»
Lu sur CNN