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Violences confessionnelles en Egypte: la théorie du complot israélien
Les circonstances des récents affrontements demeurent encore énigmatiques pour de nombreux Égyptiens.
Lundi 8 avril. L'Egypte se réveille sonnée. Le week-end a été marqué par de violents affrontements autour de la cathédrale Abbasiya au Caire. Meurtriers.
Les funérailles de quatres coptes tués dans des affrontements confessionnels à Al-Khosous ont été perturbées par des lancements de gaz lacrymogènes dans la cathédrale. Qui étaient les assaillants? Quels intérêts avaient-ils à attaquer la cathédrale? Comment l'Egypte peut-elle encore se déchirer? Les explications et les rumeurs vont bon train...
Amourette entre un musulman et une copte, affaires personnelles, signe nazi inscrit par des enfants coptes, appel à la violence du cheikh local. Pour le "baba" (prêtre) Suriel Yonan de l'église Mar Girgis Eglise à Al-Khosous, il est évident que les heurts ont été motivés par des affaires personnelles. Il regrette donc que celles-ci se soient développées en conflit interreligieux dans la tête de nombreux Egyptiens et dans les médias, lit-on sur le site Al-Ahram Online.
Certaines explications sont toutefois plus vraisemblables que d'autres. Dans un article posté sur le site des Frères musulmans, les coptes sont appelés à ne plus se rendre en Israël. L'auteur explique avoir lu dans la presse égyptienne que de nombreux coptes s'étaient récemment rendus à Jérusalem.
Ce seraient à travers ces visites qu'Israël recruterait des coptes afin d'instiller la discorde et la division entre les Egyptiens. Publié le 6 avril sur le site de la confrérie, cet article donne une explication qui a le mérite d'être populaire en Egypte: le complot israélien et l'espionnage étranger.
Des idées véhiculées au sommet de l'Etat égyptien. Une journaliste néerlandaise en a récemment fait les frais. Elle a été arrêtée alors qu'elle interrogeait des jeunes Égyptiens dans le cadre d'un reportage sur le chômage en Egypte. La journaliste a passé une nuit en détention avant d'être libérée. La police l'accusait «d'espionnage» et et de vouloir «imposer la culture occidentale aux Egyptiens».
Lu sur Al Ahram Online, ikhwanonline, mbinenglish