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La peine capitale n'est pas morte en Afrique
Amnesty International dresse un tableau noir de la situation sur le continent.
Il va peut-être falloir attendre encore un moment, avant que la peine de mort ne soit totalement abolie en Afrique. Car, selon un rapport d’Amnesty International publié ce 10 avril, nombreux sont encore les pays africains qui la pratiquent.
En gros, assène l’ONG, seize pays ne l’ont toujours pas formellement abolie et 21 autres ne l’ont abolie qu’en pratique. Une quinzaine de pays seulement sont considérés comme «abolitionnistes».
Des chiffres qui font peur. Ceci d’autant plus que l’on apprend qu’en 2012, cinq pays africains ont procédé à des exécutions de condamnés à mort.
Situation effrayante
En août de l’année dernière, neuf personnes ont été exécutées en Gambie, le même jour.
«Il s’agit des premières exécutions signalées dans le pays depuis près de 30 ans», précise Amnesty International.
Autre cas le plus flagrant, les dix-neuf personnes tuées au Soudan, où pas moins de 199 condamnations à mort ont été prononcées.
Il s’agit donc d’une situation plus qu’alarmante. Même si dans son rapport Amnesty International évoque une «tendance favorable forte à l’abolition» dans les pays de l’Afrique subsaharienne.
Le Bénin et Madagascar ont par exemple voté un protocole onusien sur l’abolition de la peine de la mort, et le Ghana est sur le point de modifier sa Constitution dans ce sens.
«En Sierra Leone, précise encore le document, il n’ y a plus aucun condamné à mort à la suite des grâces accordées au mois d’avril.»
Afrique du Nord, mauvais élève
Tout le contraire de l’Afrique du Nord, où des peines capitales continuent d’être prononcées en cascade, comme au Maroc ou en Tunisie. Dans ce pays, «le projet de Constitution proposé [par Ennahda] ne renonce pas à la peine de mort».
En Algérie, même si aucune exécution n’est enregistrée, 153 condamnations à mort ont tout de même été prononcées en 2012.
R.M.