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Egypte - Après le printemps arabe, les startups bourgeonnent
En Egypte, après la chute de Moubarak, place désormais aux entrepreneurs de la révolution. Une nouvelle génération de diplômés égyptiens aspirent à créer leur propre startup, et leur initiatives pourraient bien être la clé du regain économique du pays.
Un article publié sur le site du New York Times le 16 juillet 2011 raconte l'ambition de ces jeunes entrepreneurs qui se disent optimistes quant à leur avenir économique et professionnel, malgré un chômage qui gangrène le pays et attise les tensions.
«La révolution a redonné de la confiance à toute une génération. Si les Egyptiens ont pu faire tomber Moubarak, qui sait ce qu’ils peuvent accomplir?», affirme Yasmine el-Mehairy, 30 ans.
Titulaire d’un master en médias interactifs, elle a créé avec Samir, 29 ans, un site Internet en arabe destiné aux mères: SuperMama, l’un des premiers du genre en langue arabe. Le site ainsi que son application pour smartphones devraient être opérationnels en septembre prochain.
«C’est une révolution peu commune, car elle a été menée par des gens cultivés, instruits, compétents en économie, tournés vers l’avenir […] Mais pour assurer la suite de ce qui a été fait place Tahrir, il faut que la croissance économique suive, avec un mode de pensée plus moderne et une diversification de l’économie», estime Khush Choksy, directeur exécutif du Comité des Affaires entre l’Egypte et les Etats-Unis.
Autre success story, celle de Mohamed Rafea, 30 ans, cofondateur de Be2ollak, une plateforme qui permet aux abonnés d'échanger entre eux sur l'état du trafic routier. Le succès a été immédiat: plus de 50.000 abonnés et un partenariat signé avec Vodafone, deuxième plus gros opérateur mondial:
«Nous sommes chanceux, parce qu’à la différence de l’industrie alimentaire ou de l’ouverture d’un magasin, nous n’avons besoin que d’électricité», explique Rafea.
Comme beaucoup d’autres, ils se servent de la technologie pour faciliter la vie quotidienne de leurs concitoyens. Au début de l'année, pendant la révolution, l’application permettait de vérifier la sûreté d’un itinéraire au cours des manifestations:
«Nous avions ajouté une nouvelle option qui permettait de repérer les zones dangereuses, les endroits où il y avait des protestations ou des casseurs.»
En juin dernier, un programme subventionné par les gouvernements danois, américain, égyptien ainsi que par six chefs d’entreprises américains a aidé 38 entrepreneurs égyptiens dans le cadre de leur projet de création d’entreprise. Quatre d’entre eux ont été sélectionnés pour partir aux Etats-Unis ou au Danemark afin d’y suivre une formation, parmi eux Yasmine el-Mehairy.
«Etre entrepreneur nécessite une part d’optimisme, avance Steven R. Koltai, conseiller supérieur pour l’Entreprenariat global au département d’Etat américain.
Les entrepreneurs sont comme la mauvaise herbe qui pousse en ville: elle grandit en passant à travers les fissures du trottoir.»
Lu sur The New York Times