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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Nigeria est acculé de toutes part. Au nord comme au sud. Une instabilité devenue chronique, notamment alimentée par des groupes terroristes ou indépendantistes.
Le dernier cas en date, c’est l’attaque survenue le 5 avril dans la région pétrolifère du delta du Niger, dans le sud du Nigeria. Une attaque à l’issue de laquelle douze policiers ont été portés disparus.
Mais cette attaque ne doit rien au hasard. Quelque temps auparavant, le MEND (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger), un groupe armé opérant dans la région avait menacé de reprendre ses opérations, à la suite de la condamnation à 24 ans de prison «pour terrorisme» d'un de ses anciens chefs, Henry Okah, en Afrique du Sud.
La police nigériane a tôt fait d’écarter la thèse de possibles représailles du MEND, penchant plutôt pour un différend sur les accords d’amnistie. En effet, dans le cadre d’un accord conclu avec le gouvernement fédéral, un salaire mensuel est versé aux anciens militants du MEND.
Pourtant, le mouvement a bel et bien revendiqué l’attaque de vendredi, alors qu’il n’était plus actif depuis 2009. Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger réclame une meilleure répartition des ressources du pétrole pour les populations de la région.
Une reprise de la violence dans cette partie du pays pourrait fortement paralyser l’industrie pétrolière du Nigeria.
Le groupe armé qui s’est illustré par des actions de sabotage des installations des compagnies pétrolières étrangères, avait déjà clairement indiqué, en février 2012, que «le moment venu [ils allaient] réduire à zéro l’industrie pétrolière du Nigeria et [qu’ils chasseraient] les compagnies qui [les] volent».
Entre 2007 et 2009, les sabotages répétés du MEND avaient déjà fait baisser la production de pétrole brut à un million de baril par jour contre 2, 6 millions en 2006.
Lu sur BBC Africa