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MAM savait qu’une entreprise française livrait des grenades lacrymo à Ben Ali
Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères de la France, était au courant des ventes de grenades lacrymogènes à la Tunisie par une entreprise française, assure Rue 89. François Fillon et la ministre des Affaires étrangères avaient pourtant affirmé ignorer que la société Sofexi livrait le régime de Ben Ali entre décembre 2010 et janvier 2011, en pleine répression de la révolution de jasmin. Mais l'entreprise en question a dévoilé le contraire mercredi 25 janvier:
«Sofexi a reçu des autorités françaises tous les agréments nécessaires à l'exportation de grenades lacrymogènes commandées entre décembre et janvier par le ministère tunisien de l'Intérieur. [...] Nous avions tous les agréments des ministères concernés.»
En effet, pour livrer ce type d'équipement en Tunisie, une entreprise doit obtenir une autorisation des ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense, en passant par l'ambassade française en Tunisie. D'après les informations du Monde, les services de MAM auraient même collaboré de près avec la Sofexi, à quatre reprises en décembre.
Le 14 janvier, le soir de la fuite de Ben Ali, une cargaison d'environ sept tonnes de grenades lacrymogènes avaient été bloquées à Roissy. D'après Rue 89, il se serait agi d'un contre-temps technique, pas administratif, contrairement aux déclarations de François Baroin. Le porte-parole du gouvernement avait déclaré que ce matériel avait «été intercepté» par les douanes.
François Fillon a volé à la rescousse de MAM lors des questions au gouvernement mercredi 25 janvier en répondant à sa place à un député PS:
«Il n'y a eu aucune exportation de matériel de maintien de l'ordre -et nous ne parlons pas d'armes évidemment- ni au mois de décembre ni au mois de janvier»
Pour en savoir plus, lire l'article complet sur Rue 89.