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Le président gambien soignerait l'infertilité
141 femmes viennent de bénéficier d’un traitement contre la stérilité offert par le président gambien Yaya Jammeh. Du 6 au 12 juillet 2011, elles ont été soignées à l’aide d’une préparation à base de plantes, élaborée par le président lui-même dans son village, Kanilai, situé à une centaine de kilomètres de la capitale gambienne Banjul.
Le Daily Observer, quotidien gambien pro-gouvernemental, explique qu’il s’agit du cinquième groupe de patientes soignées pour cette affection depuis la création, en janvier 2007, du programme de traitement alternatif de Jammeh, le President’s Alternative Treatment Programme (PATP), Programme présidentiel de traitement alternatif.
Une initiative mise en place par le fantasque Yaya Jammeh pour lutter contre certaines maladies toujours incurables, dont le sida et le diabète. D’autant que le président gambien, qui n’en est pas à son coup d’essai affirme avoir trouvé le remède contre le sida depuis 2007:
«Je m’appelle Elhadji Yaya Jammeh, je suis un savant, un docteur, le président qui soigne le sida, l’asthme…»
Ainsi s’exprimait-il lors de la célébration des trois ans de son remède contre le sida. Au cours de cette cérémonie, 23 personnes ont été présentées comme guéries du mal du siècle après l’utilisation du «remède miracle» à base de plantes et de prières.
En ce qui concerne la stérilité, toujours selon le Daily Observer, plus de trois ans après le début du programme les statistiques officielles font état de 3.411 cas d’infertilité —dont plus de la moitié auraient été soignés.
Le traitement consiste à faire boire aux patientes une préparation à base de plantes cultivées dans le pays. Selon des propos du président, la rareté de la plante principale qui sert à élaborer le traitement et le nombre croissant des patientes sont des difficultés auxquelles le Programme doit faire face. Mais loin de décourager l’initiateur du PAPT, ces contraintes l’incitent à poursuivre l’amélioration des conditions d’accueil de l’hôpital dédié au Programme présidentiel.
Aussi, le président gambien ne se limite pas au traitement: il prodigue à l’endroit des patientes ses conseils en matière de planification familiale. Tout en s’alarmant du nombre croissant de jeunes filles ayant recours à ses soins, il les met en garde contre les dangers des méthodes de contraception moderne et surtout les grossesses à répétition. Il les incite à adopter l’«espacement» préconisé par le Coran, c’est-à-dire de 18 à 24 mois entre chaque accouchement:
«Si votre femme est enceinte tous les neufs mois, ça veut dire qu’à chaque fois qu’elle accouche, elle retombe enceinte à peu près dans les trois mois qui suivent. C’est très dangereux et mauvais pour les femmes.»
Rien ne semble pouvoir contredire le président guérisseur, convaincu du bien-fondé de son remède. Même pas les chiffres officiels de l’Onusida, qui annonçait 8.200 séropositifs dans le pays en 2008, et près de 500 décès des suites de la maladie. La coordinatrice résidente des Nations unies en Gambie qui avait émis des réserves sur son remède miracle et s’inquiétait de ses conséquences a été déclarée persona non grata par le président Jammeh fin avril 2007 et sommée de quitter le pays, rapportait Afrik.com.
Lu sur le Daily Observer