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Enfants-soldats combattant dans les rangs de la Séléka à Bangui le 26 mars 2013. REUTERS/Alain Amontchi
Enfants-soldats combattant dans les rangs de la Séléka à Bangui le 26 mars 2013. REUTERS/Alain Amontchi

Des militaires traumatisés après avoir tué des «enfants-soldats» à Bangui

«Nous n'étions pas venus pour ça», a confié un soldat sud-africain.

78 corps dans les rues de Bangui, la capitale de la République centrafricaine. Une semaine après la prise de la ville par les rebelles de la Séléka, le 23 mars dernier, les coulisses de la guerre se fissurent. Les organismes présents sur place comptent les morts. Ils disent toutefois ne pas avoir encore identifié les victimes, rapporte le site du New York Times

Les témoignages des soldats sud-africains de retour au pays attestent toutefois le scénario d'une guerre sanglante entre les rebelles et l'armée de François Bozizé.

«Nous n'étions pas venus ici pour ça... tuer des gamins. Ça rend malade», a confié un soldat sud-africain au Sunday Times. Ils sont nombreux à être rentrés traumatisés par cette mission en Centrafrique. Ils expliquent avoir combattu des enfants-soldats. 

«Ils pleuraient, appelaient à l'aide, appelaient (leurs) mamans, détaille un autre militaire. C'est seulement après que les tirs eurent cessé que nous avons vu que nous avions tué des enfants. Nous ne savions pas que ça se passerait comme ça. (...) Nous avons tué des petits garçons... des adolescents qui aurait dû être à l'école!». 

En janvier, près de 200 soldats sud-africains avaient été déployés en Centrafrique, en soutien au  François Bozizé. Un contingent meurtri après la mort d'une dizaine d'entre-eux lors des affrontements qui ont suivi la prise de Bangui par les rebelles. 

L'intervention des troupes sud-africaines fait l'objet d'un vif débat dans le pays. Cela faisait des décennies que des soldats sud-africains n'étaient pas morts sur le terrain. Cela valait-il la peine?, s'interroge à demi-mots plusieurs journaux locaux. L'intervention désastreuse aurait-elle pu être évitée? Les liens politiques et financiers qui liaient l'ANC et François Bozizé ont-ils été les seuls motifs de l'intervention militaire? 

Le président Jacob Zuma se trouve désormais en contradiction avec la doctrine de non-intervention et de promotion du dialogue dans les conflits prônées lors de l'intervention de l'Otan en Libye.

Lu sur Mail and Guardian, New York Times, Le Parisien

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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