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Match Tunisie-Egypte - Les dictateurs fuient, les hooligans restent

Chasser le dictateur ne résout pas tous les problèmes —loin de là. Dans le match opposant l'équipe de football tunisienne Club Africain à l’équipe égyptienne du Zamalek, trois joueurs tunisiens (Aymen Soltani, Seifeddine Akremi et Wissem Yahya) ont été légèrement blessés lorsque des supporters égyptiens ont envahi en masse la pelouse du stade du Caire, à trois minutes de la fin du temps additionnel. Les deux équipes se rencontraient dans le cadre du match retour des 16e de finale de Ligue des champions de la CAF.

Tarek Ladeb, chargé d’affaires à l’ambassade de Tunisie au Caire, a indiqué samedi 2 avril 2011 à l’Agence Tunis Afrique Presse que les «forces de sécurité égyptiennes ont pu évacuer la pelouse et mettre à l’abri les deux équipes», précisant que les trois joueurs du Club Africain ont été blessés, mais sans gravité.

 

 

Le président du Club Africain, Jamel Atrous, a exprimé sa considération à son homologue du Zamalek, Jalel Ibrahim, ainsi qu'aux joueurs égyptiens «pour avoir participé à l'évacuation et la protection des joueurs tunisiens et des accompagnateurs de l'équipe», qualifiant les incidents de «regrettables et non justifiés».

Il a indiqué que le Club Africain «dénonce avec fermeté les actes commis par des petits groupes de supporters du Zamalek», mais veut néanmoins «tourner la page et préserver les liens de profonde amitié entre les deux peuples frères».

«Je suis porteur d'un message d'excuses des autorités égyptiennes au gouvernement et au peuple tunisien», a déclaré Mohamed Ismail, ambassadeur de d'Egypte en Tunisie.

Il a également dénoncé «les actes de violences commis par de petits groupes de supporters qui ne représentent aucunement le peuple égyptien». L'ambassadeur a souligné que «le peuple d'Egypte voue respect, considération et amitié à la Tunisie», rendant un vibrant hommage à la Révolution de la liberté et de la dignité accomplie par la jeunesse tunisienne.

Mardi 5 avril, lors d'une conférence de presse à Tunis, et conjointement avec Jamel Atrous, Ismail a exprimé également sa «considération au public et aux médias tunisiens pour leur réaction mesurée à l'égard de ces incidents qui ont été traités avec calme et retenue», qu'il a qualifiés d'actes isolés, loin de représenter les 85 millions d'Egyptiens.

De son côté, Jamel Atrous a souligné «la nécessité de dépasser ces incidents regrettables qui ne peuvent en aucun cas porter atteinte aux profonds liens de fraternité qui lient les deux peuples».

Lu sur Tunisie Focus, Tunisie Numérique, Tunisie Soir