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L'aventure spatiale du Nigeria ne sert à rien
Les capacités du pays, en la matière, sont encore bien loin de celles des pays développés.
En 2003, le Nigeria débutait en fanfare son tout premier programme spatial, marqué par le lancement quelques années plus tard d’un satellite. Expérience très vite avortée. Le satellite en question avait «perdu de la puissance et décroché de l’orbite terrestre», ironise la BBC.
Trois satellites ont depuis été mis en orbite. Le «NigComSat-1R», Made in China, a été envoyé dans l’espace en 2011, et a permis d’accroitre les réseaux de télécommunication nigérians. Un autre satellite, «NigeriaSat-X» a, lui, été construit par une équipe constituée à 100% d’ingénieurs nigérians.
Dans le contexte du Nigeria, ces satellites pourraient permettre un meilleur contrôle de la région pétrolifère du delta du Niger, ravagée par les fuites de pétrole liées en partie au siphonage d’oléoducs par une population sans ressources.
Ils pourraient aussi faire avancer la lutte contre l’islamisme armé dans les régions sahéliennes, et combattre plus efficacement la secte nord-nigériane Boko Haram. De beaux projets sur le papier qui ne semblent pour le moment pas prêts de se concrétiser.
«Toutes les données recueillies par les satellites sont récupérées et analysées dans les bureaux de NASRDA, à Abuja. Les bâtiments modestes montrent que les capacités spatiales du Nigeria sont encore loin de celles des pays développés.»
Interrogé par la BBC, un banquier de Lagos est pessimiste:
«Attendons de voir s’ils fonctionnent toujours après quatre ou cinq ans, et ensuite pourra vraiment dire que ça vaut le coup.»
C'est à se demander si les satellites ont la moindre utilité. Censés permettre d'anticiper les désastres naturels, ils n'ont, en l'occurence, servi à rien lors des inondations qui touchèrent une énorme partie du pays l'année passée.
Lu sur BBC