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Dans l'Egypte antique, la femme était l'égale de l'homme
Les Egyptiennes ont aboli la hiérarchie des sexes pendant une brève période.
Dans l'Egypte antique, les femmes n'étaient pas seulement que des momies. Elles ont, pendant une courte période, bousculé la hiérarchie des sexes. Il est pourtant établi que les hommes avaient une meilleure position que les femmes dans la société. Ou du moins, c'est l'impression que laisse la majeure partie des publications sur cette période. La chercheuse Joann Fletcher tente de déconstruire ce mythe, en montrant que les femmes étaient à cette époque beaucoup plus qu'un sous-groupe, un sous-sexe.
Selon elle, le statut de la femme antique est encore trop souvent sous-estimé. Pourquoi? Parce qu'il existe de nombreaux tombeaux où la femme n'est pas mentionnée. Seul l'homme semble avoir eu le droit à une sépulture. Or souvent les deux corps ont été momifiés. Joann Fletcher donne l'exemple du tombeau de Kha et Meryt découvert par des Italiens à Louxor en 1906, et exposé à Turin. Elle s'interroge: pourquoi le titre de la publication officielle ne mentionne-t-il pas la femme?
Plus grave, l'oubli serait quasi-systématique et symptomatique de la sous-estimation de la place des femmes à cette époque.
«Au cinquième millénaire avant J.-C., les tombes des femmes étaient généralement plus grandes que celles des hommes et avaient tendance à contenir plus d'objets d'une plus grande variété. Et, en 3 000 avant J.-C., les premières reines d'Egypte avaient été enterrées dans des tombes aussi grandes que celles des dirigeants masculins», poursuit la chercheuse.
Des femmes étaient pharaons. Et hormis le cas d'Hatchepsout, cette femme pharaon flanquée d'une fausse barbe, d'autres femmes qui l'ont précédée ont joui d'«un statut d'égalité avec les hommes aux yeux de leurs sujets» et ont «aboli la hiérarchie entre les sexes pendant une brève période de l'Antiquité classique», affirme Sarah Pomeroy, professeur d'études classiques et d'histoire à l'université de New York.
Cela ne veut pas dire que les femmes agissaient comme elles l'entendaient, nuance la chercheuse Joann Fletcher. Les Egyptiennes étaient très souvent réduites à leur position de mère ou d'épouse. Mais toutes n'étaient pas réduites à être femmes au foyer. Des Egyptiennes pouvaient travailler dans la sphère publique au même titre que les hommes. Agricultrices, vendeuses, juges, elles avaient prise sur leur destin. Une chose rare à l'époque antique.
Lu sur The Guardian