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Comment le Mozambique a cessé d'être marxiste
Le plan d'ajustement structurel de 1987 a été une véritable aubaine pour le pays.
Dans les rues du Maputo des années 1980, les fresques murales dépeignaient la vie des paysans, travailleurs ou des soldats, poings levés et fusil AK-47 à l'épaule.
Trente ans après, les murs de la capitale du Mozambique ne sont pas moins bariolés, mais les messages de révolution sont devenus des slogans publicitaires.
Bouteilles de Coca-Cola ou diverses pubs de compagnies de téléphone décorent la ville.
«Comparer l'iconographie des murs de Maputo aujourd’hui avec celle de la fin des années 1970 donne une idée de la distance idéologique traversée par le pays», explique la BBC.
Dans les années 1980, l'hymne national parlait de faire du Mozambique «le tombeau du capitalisme et de l’exploitation».
Le tournant du marxisme à l’économie de marché s’est opéré en 1985, lorsque le Mozambique rejoint la Banque mondiale et le Font monétaire international et surtout en 1987, lorsqu’il lance son premier programme d’ajustement structurel.
«Certains ont vu ces changements comme une diversion temporaire, supposant que la marche vers une société sans classes reprendrait dans un future proche.»
C’est le contraire qui se produit. Dévaluations, fin du contrôle de prix, privatisations… en 1989, Frelimo se débarrasse de l’appellation «marxiste-léniniste».
La paix arrive. 1992 sonne la fin d’une guerre civile longue de 15 ans. Le pays est en ruine, tout est à reconstruire. Frelimo remporte les premières élections présidentielles, et toutes celles qui suivront par la suite.
Depuis, l’économie du Mozambique continue de grimper. Le pays regorge de charbon et, surtout, de réserves en gaz naturel qui pourrait faire du pays l'un des principaux producteurs de gaz liquéfié d'ici à 2018. En parallèle, les inégalités augmentent elles aussi.