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Supportrices du parti Ennahda, Tunis, le 10 mars 2013. REUTERS/Zoubeir Souissi
Supportrices du parti Ennahda, Tunis, le 10 mars 2013. REUTERS/Zoubeir Souissi

Difficile mariage du niqab et du bikini

Des Tunisiennes se disent dorénavant libres de porter des vêtements islamiques tandis que d'autres ont peur de perdre leurs droits.

Quand la révolte de la rue a eu raison du régime Ben Ali, Arije Nasser a crié victoire. La fuite du raïs déchu sonnait le glas de l'épouvantail islamiste agité dans les plus hautes sphère de l'Etat tunisien. Après la révolution, la jeune étudiante en anglais, a enfin pu porter le niqab, un voile intégral. 

«Je me sens comme une princesse quand je marche dans la rue avec ça, dit-elle. Le niqab et même le hijab était interdit avant la révolution, mais maintenant nous nous sentons plus à l'aise de pratiquer nos activités religieuses.»

Comme Arije Nasser, de nombreuses tunisiennes ont profité du vent de liberté postrévolutionnaire pour pratiquer l'islam comme elles l'entendaient. «Le niqab n'est pas un obstacle pour moi. C'est mon choix personnel. Les gens doivent être éduqués dans l'islam, cela ne doit pas leur être imposé», poursuit la jeune femme. 

C'est d'ailleurs un parti islamiste, le courant Ennahda (la renaissance) qui a remporté les premières élections libres organisées dans le pays. 

Cette victoire, à laquelle s'ajoute la montée du salafisme, n'enchante pas d'autres Tunisiennes attachées au respect de la laïcité et aux droits des femmes irrités de l'ère Bourguiba. 

«La Tunisie a toujours été un pays avancé dans le monde arabe quand il s'agissait de droits des femmes, mais maintenant, malheureusement, nos droits sont menacés», déplore la blogueuse Lina Ben Mhenni plus connue sous le nom de Tunisian girl.
Une idée que réfute le parti islamiste Ennahda au pouvoir:
«Nous ne cherchons pas à imposer un mode de vie, nous sommes là pour défendre la liberté», a déclaré Said Ferjani, membre du bureau politique d'Ennahda. 
Alors comment expliquer qu'une jeune Tunisienne ait été menacée et insultée de tous les noms pour avoir posé nue sur sa page Facebook. Un cheikh salafiste a même appelé à ce qu'Amina Tyler, la première Femen Tunisie, soit lapidée pour son geste.
Selon Amna Guellali, directrice de Human Rights Watch en Tunisie, la situation est plus complexe car sur le terrain juridique les droits des femmes n'ont pas reculé. En revanche «de grands changements se produisent en profondeur dans la société». Amna Guellali pense à ces groupes salafistes qui tentent d'imposer leur vision de la religion, de la société et des femmes. 
Lu sur BBC

 

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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