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Depuis sa déroute aux élections du 23 octobre 2011, le courant moderniste tunisien, dans ses composantes progressiste ou libérale, n'en finit plus de muter. Une évolution que l'assassinat du leader de gauche Chokri Belaïd, le 6 février 2013, a accélérée.
Comme si ce courant avait besoin de moments critiques pour opérer sa nécessaire mutation. Cela tient en partie à sa genèse. À la veille de la révolution, l'opposition se composait de partis interdits —Ennahdha, le Congrès pour la République (CPR) et le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT)— et de formations légales, dont le Parti démocratique progressiste (PDP), Ettajdid, le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, qui deviendra Ettakatol) et des partis dits de décor, aujourd'hui disparus.
Le 14 Janvier a assurément redistribué les cartes, mais aussi mis en lumière une vérité lourde de conséquences: toute l'opposition, sauf les islamistes d'Ennahdha et le PCOT, s'était contentée sous Ben Ali d'adopter des positions de principe et de mener des actions sporadiques. Honorable en temps de dictature, cette stratégie a terni l'image des opposants modernistes, associés dans l'esprit de certains électeurs à l'ancien régime, tandis que les islamistes, le CPR et la gauche radicale recueillaient les fruits de leur intransigeance et de leur interdiction.
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