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L'Algérie tremble face à la menace d'un printemps arabe
Des syndicalistes algériens venus participer au Forum social mondial de Tunis reconduits à la frontière. Sans autre forme de procès.
Les quatre-vingt-seize membres de divers syndicats et associations défendant les droits de l'homme se sont retrouvés bloqués à Tebessa, à la frontière tunisio-algérienne, alors qu’ils devaient se rendre au Forum social mondial qui se déroule à Tunis.
Rabia Abderrahim, membre du bureau national du Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) témoigne:
«Nous sommes arrivés à 3h du matin à Tebessa, le passage frontalier et la douane nous a posé une série de questions. Où nous allons? Qu’est que le FSM? pourquoi nous y participons? Ils nous ont fait attendre et ont fini par dire que nos passeports n’étaient pas en règle et que nous ne pouvions pas passer.»
«J’ai l’impression que les douanes se sont passé le mot. Maintenant, on nous dit qu’il faut des autorisations en tant qu’associations, des invitations et toute sorte de paperasse, prouvant que nous allons bien au FSM», déclare Rabia Abderrahim.
Panique à Alger
«Les participants ont réussi a entrer en territoire tunisien et rejoindre le FSM, grace à la mobilisation du comité de suivi et des organsiateurs qui ont depeché des bus de Tunis pour transporter la délégation algérienne. Honte au gouvernement qui a réussi encore une fois à s’attirer les feux de la rampe, il aura droit au scoop au moment où des militants sont venus de Brésil et d’Argentine pour participer au FSM, l’Algerie s’enfonce dans son isolement et entêtement, honte au pouvoir algérien, qui continue encore a accroître la pression sur la société civile.»
Selon les sources sur place, la délégation a été autorisée puis de nouveau bloquée à cause de son bus qui n’avait pas l’autorisation nécessaire à certains transports pour quitter le sol algérien.
«C’est l’incompréhension total, pour moi, ils ne veulent juste pas que nous allions à l’étranger.»
Climat tendu
Selon Yacine Zaid, un militant algérien qui a été emprisonné dans les geôles algériennes il y a peu, c’est en effet une manière d’éviter que ces ressortissants quittent le pays.
«Ils ont une liste avec certains noms dont le mien et ils veulent nous mettre des bâtons dans les roues.»
«Le pouvoir a peur de l’exportation ou de l’internationalisation de la mobilisation citoyenne autour du mouvement des chômeurs.»