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Le côté obscur des rebelles libyens

Il n’y a pas que le colonel Kadhafi qui commettrait des exactions en Libye. Un rapport de Human Rights Watch (HRW) accuse en effet les rebelles libyens d’être responsables de pillages et de violences dans le cadre de leur offensive pour la conquête de Tripoli, lancée au mois de juin.

Le site du New York Times (NYT) a repris le communiqué officiel de l’ONG daté du 13 juillet 2011, et qui dénonce les pillages, incendies, et mauvais traitements orchestrés par les forces armées du Conseil national de transition (CNT).

Bien que Mahmoud Djibril, numéro 2 du CNT, ait aussitôt démenti de telles accusations, il a néanmoins reconnu que «quelques incidents» s’étaient produits à la mi-février.

Selon le site d’information américain:

«Les villes qui ont souffert de ces exactions sont Qawalish, prise par les rebelles la semaine dernière, Awaniya, Rayaniyah et Zawiyat al-Bagul, tombées aux mains des rebelles le mois dernier. D’après Human Rights Watch, certaines de ces exactions ont été commises directement contre des membres des Mashaashia, qui soutiennent depuis longtemps le colonel Kadhafi.»

Après avoir démenti l’existence de telles représailles, le colonel Muktar Farnana, haut-commandant dans la région, a reconnu ultérieurement que des abus auraient été commis sur des personnes suspectées de connivence avec le régime:

«Les gens qui restaient dans les villes travaillaient dans l’armée […] Les maisons qui ont été dévalisées et détruites étaient celles utilisées par l’armée, y compris pour stocker des munitions […] Ces gens qui ont été battus travaillaient pour les brigades de Kadhafi.»

Un rebelle, interrogé à proximité de la ville de Qawalish, va même plus loin:

«Avant de libérer une zone, nous obtenons des renseignements sur les habitants qui aident l’armée dans chaque localité […] Ainsi, nous connaissons ces personnes et l’endroit où elles habitent. Et quand nous libérons une ville, nous allons tout de suite chez eux».

En outre, tous les rebelles ne se conduisent pas de la même manière lorsqu’ils capturent des soldats de l’armée du «Guide» libyen. Certains respectent les consignes et les conduisent dans des hôpitaux ou des centres de détention pouvant être visités par des ONG, tandis que d’autres se livrent à des exécutions sommaires, ou des violences inconsidérées, indique le NYT.

Il n’a pas fallu attendre le rapport alarmant de Human Rights Watch pour que certains soupçons soient émis à l’égard des rebelles. Entre les villages de Um al-Jersan et de Qawalish, au moins 5 corps sans vie ont été récemment retrouvés, sans toutefois établir avec certitude qu’il s’agissait d’hommes fidèles à Kadhafi.

Lu sur The New York Times