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La sexualité à risque des routiers namibiens
En Namibie, une catégorie professionnelle se révèle particulièrement vulnérable à la transmission du virus du sida: celle des routiers.
Une récente étude conduite par l’Institut public de la recherche (IPPR) estime qu’environ 25% des routiers transfrontaliers sont porteurs du VIH, rapportait Africa Review le 11 juillet 2011, précisant que ces routiers, qui se livreraient régulièrement à des rapports sexuels à risque agissent souvent «sans réfléchir, sous l’influence du cannabis et de l’alcool».
Souvent absents de leur foyer pendant de longs mois, le mode de vie des routiers n’est sûrement pas étranger à leur exposition aux maladies et infections sexuellement transmissibles:
«A quelques encablures du centre de santé, un bar clandestin connu pour accueillir des prostitués semble attirer plus de routiers que le centre de santé […] C’est ici qu’ils préfèrent passer le reste de l’après-midi, étant donné que les frontières avec la Zambie et le Botswana n’ouvrent pas avant le lendemain matin.»
Le problème se situe également dans l'absence de prévention des risques auxquels ils peuvent être exposés lors de rapports non protégés. Tawanda, routier âgé de 31 ans, en témoigne:
«Je ne sais rien à propos de ça [le sida]. Que Dieu me protège […] Beaucoup de routiers fréquentent des prostituées… Le tarif pour un rapport sexuel est compris entre 15 et 30 dollars [entre 10 et 20 euros]. Je travaille comme routier depuis 2 ans. Je gagne 1.050 dollars par mois, donc rendre visite aux prostituées n’est pas si cher!»
De nombreux routiers n’aiment pas rester isolés, ils se retrouvent donc dans des endroits fréquentés: bars, restaurants, boîtes… José, un routier d’origine angolaise, se retrouve souvent à passer des nuits au port de Walvis Bay:
«Il y a beaucoup de mouvement dans ces villages. Partout, vous pouvez trouver des groupes de 5 ou 6 routiers… Il y a une bonne ambiance, vous échangez vos expériences, parlez avec les gens du coin et buvez quelques bières. Vous devez avoir de la bière, comme vous êtes loin de chez vous, si vous ne buvez pas d’alcool vous n’êtes pas dans l’ambiance. En temps normal, un homme ou une femme qui se rend dans ce genre d’endroit veut se faire des amis. Alors vous dansez, vous rencontrez des filles…»
Lu sur Africa Review