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L'Ethiopie, cimetière de la liberté de la presse
Les autorités éthiopiennes auraient fait en sorte de limiter l'accès aux pages Web de la chaîne qatarie Al Jazeera.
Al Jazeera révèle, dans un article publié sur son site, que ses pages Web en anglais et en arabe font l'objet de censure en Ethiopie. Les authorités éthiopiennes n'ont pas souhaité commenter ces accusations.
Selon les données fournies par l’outil d’analyse d’audience Google Analytics, le trafic des pages en anglais du site web d’Al Jazeera serait ainsi passé de 50.000 hits au mois de juillet 2012 à seulement 114 en septembre 2012.
Un blogueur anonyme cité par la chaîne affirme que les autorités éthiopiennes ont tout fait pour limiter le trafic d’Al Jazeera, car la chaîne qatarie avait couvert les manifestations d’Ethiopiens critiquant l'influence des autorités dans la nomination de leaders religieux.
Le trafic des pages en anglais et en arabe a commencé à décliner le jour même où la chaîne Al Jazeera Mubasher lançait un forum «dénonçant les interférences du gouvernement avec les affaires religieuses musulmanes».
Reporters Sans Frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) font le même constat depuis plusieurs années: la liberté de la presse en Ethiopie se déteriore depuis qu’une loi antiterroriste a été votée en 2009, loi qui a déjà servi à condamner 11 journalistes.
Deux journalistes suédois, Martin Schibbye et Johan Persson, avaient été condamnés à 11 ans de prison pour être entrés sur le territoire éthiopien avec des combattants du Front national de libération de l'Ogaden et avoir violé les lois antiterroristes du pays. Ils ont été libérés en septembre 2012.
Lu sur Al Jazeera