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Ghana - Il y a le ciel, le soleil et la mer...de
Accra, la capitale du Ghana (pays d’Afrique de l’Ouest de 25 millions d’habitants) est située sur la côte de l’océan Atlantique. Mais sur la plage de Jamestown, autrefois l’une des plus renommées de la ville, il faut faire attention là où on met les pieds. Car des excréments jonchent le sable, et ce ne sont pas des déjections canines: on aperçoit fréquemment des personnes baisser leur pantalon pour se soulager sur la plage.
Accra compte plus de 4 millions d’habitants. «Plus d’un million de personnes n’ont pas de toilettes chez elles», confie Emmanuel Ansah, du Département de travaux publics, à Radio Netherlands Worldwide Africa. S’ajoute à cela, poursuit-il, que «seuls 17% de la ville est couverte par un réseau d’égouts».
En l’absence d’assainissement et de toilettes, l’océan Atlantique fait office de déversoir. Sur la plage de Beach Road, à 20 mètres de l’océan, un site de «déchargement» a été ouvert, baptisé non sans ironie «l’usine à lavande».
Mais cet endroit n'a d'usine que le surnom: les excréments qui s’échappent par un tuyau débouchant directement dans la mer ne sont ni filtrés, ni recyclés. La seule opération réalisée sur le site est complètement inutile: on y dilue les déjections. Pourtant, chaque jour, des camions citernes y déposent les excréments issus des fosses septiques de toute la ville.
Ce système, si on peut le considérer comme tel, représente un véritable risque sanitaire. Les riverains respirent l’air nauséabond de l’usine à lavande toute l’année. Akua Dufiewaa, un commerçant, se plaint:
«Les gens sont souvent malades ici, certaines maladies facilement évitables sont très communes comme les rhumes, les membres qui enflent ou les toux qui persistent.»
Plus largement, le ministère de la Santé estime à 400.000 par an le nombre de cas liés aux déficiences ou à l’absence d’assainissement (diarrhées, typhoïde, choléra ou hépatite).
Paradoxalement, le Ghana se démarque au sein de l’Afrique par son dynamisme économique. La Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estiment à 12% sa croissance pour l'année 2011.
Lu sur Radio Netherlands Worldwide Africa