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Tunisie - Un cadeau offert à chaque excès de vitesse
Depuis la révolution tunisienne et la chute de Ben Ali le 14 janvier 2011, la circulation dans les villes du pays est devenue quasi impossible. Les feux installés aux carrefours ne fonctionnent pratiquement pas, les agents de police se font rares, les automobilistes roulent de plus en plus vite et on ne compte plus les accidents de la route liés à des excès de vitesse.
Pourtant, à l'heure actuelle en Tunisie, raconte La Presse, si vous êtes flashé par un radar automatique, on vous offre un cadeau. C'est l’Observatoire national de la circulation (ONC), relevant du ministère de l’Intérieur, qui est à l’origine de cette initiative pour le moins incongrue qui fait partie de la nouvelle campagne de sensibilisation routière.
En lieu et place du traditionnel procès-verbal de 60 dinars (environ 30 euros), un «sac à main en plastique» est donc offert aux contrevenants, délivré par des agents de la circulation qui informent les automobilistes de leur infraction et leur expliquent les dangers de rouler trop vite. L’un de ces conducteurs «récompensés» avait d’ailleurs déclaré au quotidien La Presse:
«Pour la première fois je suis réellement touché, non parce qu’un cadeau a remplacé le PV d’usage, mais tout simplement parce que c’est le meilleur moyen de provoquer un effet dissuasif auprès des contrevenants».
Le directeur général de la police de la circulation, Mohamed Ali Akrimi, pour qui cette clémence exceptionnelle n’est pas synonyme de concession, met en garde les récidivistes:
«J’ai constaté, de visu que notre initiative a été accueillie avec une satisfaction mêlée de ferveur. Et c’est tant mieux. Mais gare donc à la récidive».
Les statistiques en matière d’accidents de la route en Tunisie sont en baisse, selon l’Agence Tunis Afrique Presse. Entre 2009 et 2010, ces derniers auraient baissé d’environ 4%. Par ailleurs, on notait en mai 2011 que 32% des accidents mortels été liés à une vitesse excessive.
Convaincu par cette campagne pour le moins étonnante (et dont on a, à vrai dire, du mal à saisir toute la portée dissuasive), Akrimi appelle néanmoins à la responsabilité et la prise de conscience des automobilistes tunisiens, «qui devront voir d’un bon œil cette première, et cela en appuyant davantage les efforts de l’Etat en matière de lutte contre les accidents de la route».
Lu sur La Presse, Kapitalis, Agence Tunis Afrique Presse