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Dans l'enfer des bidonvilles sud-africains
Les récents incendies dans les townships masquent mal la crise du logement que l'Afrique du Sud croyait avoir endiguée.
Avec l'hiver austral qui approche, le froid et son cortège d'incendies meurtriers causés par des accidents de chauffage redevient le pire ennemi des bidonvilles en Afrique du Sud, qui abritent un habitant sur dix malgré la construction de millions de maisons depuis la fin de l'apartheid en 1994.
Cette crise du logement que la Constitution de la nouvelle Afrique du Sud démocratique croyait reléguer au passé en prescrivant en 1996 le droit de chacun à un logement décent, a pris un tour particulièrement aigu au Cap, la deuxième ville, dont la population a enflé de 30% en une décennie.
Autour de cette grande métropole prisée du tourisme balnéaire, le pourcentage de mal logés, habitant des constructions informelles de carton et de taules, a empiré depuis 1996, pour atteindre 18,2% au dernier recensement de 2011 (contre 16,7% en 1996, et 13,6% en moyenne nationale en 2011).
Les incendies sont fréquents, quand bien même la municipalité fait son possible pour limiter les risques, y compris dans les zones d'urbanisation sauvage: 151 morts en 2011, 105 en 2012.
Un simple feu de bougie peut détruire 600 habitations et mettre 2.500 personnes à la rue, comme cela s'est produit vendredi à Kayamandi, le bidonville le plus proche de la localité de Stellenbosch renommée pour son université et ses caves. L'incendie a fait deux morts.