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Médecins sans frontières: «L'accès aux soins gravement menacé» en Côte d'Ivoire
La situation en Côte d’Ivoire préoccupe Médecins sans frontières (MSF). Dans un rapport paru jeudi 24 mars, l’ONG s’inquiète des conséquences de la «nouvelle spirale de violence» qui frappe le pays.
Les difficultés rencontrées par les populations, prises dans l’étau du conflit, pour accéder aux soins y sont notamment pointées du doigt.
«Confronté à l'insécurité comme le reste de la population, le personnel médical fuit les établissements de santé des zones de conflit. A ce problème s'ajoute une pénurie de médicaments, compliquant d'autant l'accès aux soins de santé des populations», écrit MSF.
A Abidjan, seul l’hôpital d’Abobo Sud fonctionne. Les six autres que compte la capitale économique ivoirienne «ont vu partir la quasi-totalité du personnel de santé», précise le rapport.
Dr Okanta Chibuzo, médecin urgentiste à MSF de retour d’Abidjan, témoigne:
«Tous les jours, nous entendons des tirs à Abobo. Nous recevons chaque jour 10 à 15 blessés.»
La crise ne touche pas que la capitale économique ivoirienne. Dans l’Ouest du pays, «certains centres de santé ont été pillés, d'autres ne fonctionnent plus ou à peine, faute de personnel de santé mais aussi de médicaments et de matériel médical», explique Renzo Fricke, coordinateur des urgences à MSF.
L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’alarmait déjà le 21 mars de l’exode massif qui frappe la Côte d'Ivoire. Des mouvements de populations qui se sont notamment intensifiés à Abidjan, depuis l'appel lancé aux civils samedi 19 mars par le jeune leader Charles Blé Goudé pour rejoindre les rangs des forces armées loyales au candidat président Laurent Gbagbo.
Selon le HCR, plus d'un million de personnes ont quitté leur foyer depuis le début de la crise.