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La mangrove, troisième religion de la Casamance
Conscients du potentiel économique de la mangrove, les Casamançais se mettent à planter des palétuviers.
Courbé depuis le matin, les pieds nus dans le bolong de Bignona (chenal
d'eau salée à 30 km au nord de Ziguinchor), A. Diédhiou enfonce une à
une dans la vase des plantules de palétuviers. En cette fin juillet, la
Casamance est en pleine saison des pluies, à l'inverse du reste du
Sénégal, encore peu arrosé. Motivés, enthousiastes, A. Diédhiou et les
15 personnes de son équipe répètent les mêmes gestes jusqu’à la
mi-journée.
Le lendemain, avec l’écologiste Aly Haïdar, patron de l’association
Océanium de Dakar, maîtresse d’œuvre du reboisement, la troupe descend
un peu plus au sud, à Tobor, non loin de Ziguinchor, puis à Oussouye (30
km à l’ouest du chef-lieu casamançais) et dans d’autres villages. Elle
sera avec ces populations jusqu’à la fin de la campagne de reboisement
en septembre.
Tout est parti en 2006, de Tobor déjà, au congrès du village, quand les
habitants ont décidé de rassembler les jeunes par groupes de sept pour
qu'ils essaient de reboiser 12 hectares de mangrove. Il fallait agir. En
Casamance, cet écosystème de marais maritime incluant des végétaux
principalement ligneux, a commencé à disparaître il y a une dizaine
d’années, à la suite de l'abattage d'arbres pour du bois de chauffe et à
la surpêche des huîtres. A cela s'est ajoutée Ia diminution progressive
des pluies… D'où l'apparition de clairières dans ces forêts, l'avancée
de la salinisation des sols, en particulier des rizières, et la perte de
terres cultivables.... Lire la suite sur Syfia