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La RDC s'enfonce dans la crise politique, inquiétudes de l'ONU

La République démocratique du Congo, immense pays instable au coeur de l'Afrique, s'enfonce davantage dans la crise politique, matérialisée par des violences à l'intérieur même du Parlement, au lendemain de l'annonce par le chef de l'Etat de la fin de la coalition au pouvoir depuis janvier 2019.

Signe qui ne trompe pas: toujours perçue comme une menace pour la stabilité régionale, la RDC inquiète de nouveau ses "partenaires" étrangers. Le pays "ne peut pas se permettre une crise institutionnelle grave", a déclaré l'émissaire de l'ONU  pour la RDC, Leïla Zerrougui.

A Kinshasa, des députés ont saccagé lundi le mobilier -chaises et pupitres- à la tribune de la salle des séances dans l'Assemblée, où le bureau avait convoqué une séance plénière sur les questions d'accès à l'eau et l'électricité, absolument cruciales pour la population.

Mais l'heure n'est plus aux affaires courantes en RDC, plus grand pays d'Afrique sub-saharienne déjà paralysé par les conflits sans fin et très meurtriers pour les civils dans sa partie Est (Kivu, Ituri).

Le président Félix Tshisekedi a annoncé dimanche la fin de la coalition au pouvoir qu'il formait avec la majorité parlementaire de son prédécesseur Joseph Kabila.

Ancien opposant, M. Tshisekedi a aussi annoncé qu'il souhaitait une nouvelle majorité à l'Assemblée, faute de quoi il se réservait la possibilité de dissoudre la chambre basse.

C'est dans ce climat de haute tension que le Premier ministre Sylvestre Ilunga, un fidèle de Kabila, a été reçu lundi après-midi "en audience" par le chef de l'Etat, "à la demande" de celui-ci, a indiqué le bureau de la Primature sur Twitter.

"Violation flagrante et intentionnelle de la Constitution", "coup d'Etat constitutionnel", "régime dictatorial au service d'un pouvoir personnel": la majorité parlementaire Front commun pour le Congo (FCC) a condamné les décisions "unilatérales" du président, en demandant à son "autorité morale", Joseph Kabila, de prendre la parole.

   - Accord secret -

Qu'il semble loin le temps des espoirs et de l'euphorie du 24 janvier 2019, quand le président Kabila remettaient les insignes du pouvoir à Félix Tshisekedi, après 18 ans de pouvoir.

Soulagés, les Congolais et leurs "partenaires" étrangers saluaient la première transition pacifique dans l'histoire agitée du Congo, une bombe à retardement au coeur de l'Afrique avec ses 2,3 millions de km2, ses neuf frontières, ses groupes armés dans l'Est, son Etat défaillant, ses richesses minérales, sa corruption systèmique, ses 80 millions d'habitants dont les 2/3 vivent dans la misère.

Au préalable, MM. Tshisekedi et Kabila avaient signé un accord secret de coalition, sur la base du résultat officiel des élections organisés le 30 décembre 2018, avec deux ans de retard.

M. Tshisekedi avait remporté la présidentielle et M. Kabila gardait le contrôle du Parlement, selon ces résultats proclamés avant même la fin du dépouillement des législatives dans certains endroits comme à Goma (est). Des résultats contestés par une partie de l'opposition, et même remis en cause pendant quelques jours par l'Union africaine (UA) et la France.

Cette coalition, issue des résultats contestés de décembre 2018, a volé en éclats après des mois de crise et de tensions, et les "consultations" menées par le chef de l'Etat en novembre.

Vent debout contre le président de la République, le FCC pro-Kabila a rappelé lundi qu'il avait "une majorité absolue issue des élections de 338 députés sur 500".

En face, la plate-forme Cap pour le changement (Cach) de Félix Tshisekedi a lancé une pétition pour la démission du bureau de l'Assemblée nationale et de sa présidente, la trés pro-Kabila Jeanine Mabunda.

Selon des témoignages recueillis par l'AFP à l'Assemblée, ce sont des députés de l'UDPS, le parti de M. Tshisekedi, qui ont fait le coup de poing lundi dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.

AFP

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