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"Exemple de démocratie", le Ghana aux urnes pour élire son président

Les Ghanéens votaient lundi dans le calme et en nombre pour élire leur président, dans un duel où s'affrontent le chef de l'Etat sortant Nana Akufo-Addo et son rival de toujours, l'ancien président John Mahama. 

Le chef de file du Congrès National Démocratique (NDC), et désormais dans l'opposition a voté à Bole, dans le centre-ouest, sa région d'origine, où le scrutin se déroulait sans incident.

"Cela fait depuis 1992 que je vote ici et comme toujours, tout se passe sans encombre et dans le calme", se félicitait John Mahama, 62 ans, dans une tunique traditionnelle blanche brodée. 

Même constat pour le chef de l'Etat sortant, Nana Akufo-Addo, qui est arrivé confiant et souriant, portant une chemise ourlée des couleurs du drapeau du Ghana, à Kyebi, dans l'est du pays. 

"Je vais bien, et je suis bien content du déroulement de la journée", a-t-il déclaré à la presse. "Nous allons renforcer les engagements que nous avons pris pour nos institutions démocratiques".

 Aucun incident majeur n'a été enregistré à la mi-journée après l'ouverture des 38.000 bureaux de vote à 08h00 (07H00 GMT) à travers le pays.

Les opérations de vote se déroulaient plus ou moins dans le respect des  mesures barrières, du port du masque et de la vérification de la température des électeurs, selon des journalistes de l'AFP sur place.  

Plus de 17.000 millions de Ghanéens ont jusqu'à 17H00 GMT pour choisir entre douze candidats, dont trois femmes, pour le poste de la magistrature suprême et élire leurs 275 députés.  

Les deux principaux adversaires se retrouvent pour la troisième fois consécutive et une fois encore, les résultats pourraient être serrés: en 2012, M. Mahama du Congrès National Démocratique (NDC) l'avait emporté avec 50,7% des voix, puis en 2016 ce fut M. Akufo-Addo, leader du Nouveau Parti Patriotique (NPP), avec 53,8%. 

Adversaires politiques historiques, ils se sont toutefois engagés à respecter les résultats et à garantir "la paix et la sécurité". 

Depuis 30 ans, "cinq présidents se sont succédé en paix, et ont même légué le pouvoir à l'opposition à trois occasions", a rappelé le chef de l'Etat. 

Lors d'une traditionnelle adresse à la Nation en amont du vote, il célébré le Ghana comme un "modèle de démocratie, de paix et de stabilité" sur le continent et plus particulièrement en Afrique de l'Ouest, région secouée cette année par des scrutins contestés et violents comme en Côte d'Ivoire voisine. 

"Non seulement ca se passe bien, mais surtout les électeurs se sont déplacés nombreux", confie à l'AFP Javier Nart, responsable des 80 observateurs de l'Union Européenne déployés dans le pays. "Cela veut dire (...) qu'ils ont confiance dans le processus démocratique". 

"Bien sur il y a des points chauds ici et là (comme dans la région nord de Tamale et dans la région séparatiste de la Volta-orientale à l'est), mais le plus important reste le décompte et que les résultats soient annoncés rapidement", commente l'observateur espagnol. 

- "Education gratuite" - 

Malgré une chaleur assomante, Vida Agyakumaa, une mère de famille de 44 ans, explique qu'elle ne veut "pas de changement". "Je veux Nana pour qu'il garantisse l'éducation gratuite", dit-elle devant un bureau de vote à Accra  où des dizaines de personnes attendent leur tour pour voter.

Le chef de l'Etat bénéficie d'un bilan plutôt positif sur le plan économique, diplomatique et social avec la création de lycées gratuits et un meilleur accès à l'éducation pour tous, le chômage des jeunes, le manque d'infrastructures, et l'accès à la santé restent des enjeux dans cette campagne.

Depuis les années 2000, ce pays riche en or, cacao et plus récemment pétrole, a connu une des plus fortes croissances au monde, et le taux d'extrême pauvreté a été divisé par deux en moins de 25 ans.

Mais certaines régions, notamment dans le Nord, continuent de vivre dans le plus grand dénuement et la crise provoquée par le coronavirus a durement touché le pays, dont la croissance cette année devrait tomber à 0,9%, selon le FMI (soit le taux le plus bas depuis plus de 30 ans).

Le président sortant a été salué pour sa gestion de cette crise, mais il a été critiqué pour sa lutte anti-corruption, en novembre dernier lorque le procureur spécial anticorruption a démissionné, l'accusant directement d'obstruction dans son travail.

De son côté, M. Mahama, considéré comme un homme avenant et proche du peuple, devra faire oublier les accusations de mauvaise gestion économique qui avaient empêché sa réélection. 

Cette année, il peut toutefois compter sur sa colistière, Jane Naana Opoku-Agyemang, une ancienne ministre de l'Education, et première femme d'un grand parti candidate à ce poste.

Le vainqueur devra remporter plus de 50% des suffrages, et le Ghana n'a jamais connu de second tour dans l'histoire de sa démocratie, les plus petits partis dépassant rarement les 1% des voix. 

AFP

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