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Pourquoi le Kenya a peur de donner les résultats du scrutin
Le Kenya retient son souffle. Depuis le scrutin du 4 mars 2013, les résultats des votes tombent au compte-gouttes. En raison de problèmes liés au nouveau système électronique mis en place, le dépouillement du scrutin a été ralenti, relève BBC.
Le Premier ministre Raila Odinga (de l'ethnie Luo à la tête de l'Orange Democratic Movement) et le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta (un Kikuyu, chef du National Alliance party), sont les deux principaux candidats du scrutin.
Les premiers résultats provenant de plus 40% des bureaux de vote sont en faveur du vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta. Il serait en tête avec 53% des voix contre 42% contre son principal opposant le premier ministre Raila Odinga. Mais pour l’heure, aucun résultat officiel n’est annoncé.
Selon toute vraisemblance, le Kenya vit dans la psychose de l’élection présidentielle de 2007 où des violences postélectorales avaient plongé le pays dans le chaos.
Jusque-là tout se déroule normalement. Ces élections, les premières depuis la présidentielle de 2007, se sont déroulés sans heurts. Mais les kényans semblent avoir pris les dispositions pour éviter de revivre les violences postélectorales de 2007-2008, souligne Huffington Post.
La Constitution a été réécrite, une nouvelle Cour suprême et une commission électorale ont été créées et une loi contre les discours de haine adoptée.
Uhuru Kenyatta, le favori à la présidentielle fait l'objet d'accusations de crimes contre l’humanité par la Cour pénalie internationale pour les violences postélectorales de 2007. Il devrait comparaître en avril 2013, au moment où le second tour de la présidentielle doit se tenir, s’il n’y a pas de gagnant clair.
Candidat à l’époque, ses partisans s’étaient affrontés à ceux de son opposant devenu aujourd’hui son allié, William Ruto. Mais en raison de son statut de futur président Kenyatta pourrait ne pas déférer à la convocation de la Cour. Il serait ainsi le deuxième président africain à être poursuivi par la CPI.
Une perspective qui inquiète les partenaires occidentaux du pays qui préféraient voir Odinga remporter l’élection. Cette inculpation est d’autant plus un enjeu dans ces élections que Kenyatta se sert de ces accusations pour manipuler les communautés ethniques qui le soutiennent, quand on sait que ce sont des rivalités ethniques qui ont été à l’origine des violences postélectorales en 2007, qui ont fait plus de 1000 morts dans le pays.
Lu sur BBC, Huffington Post
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