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Kenya: les classes moyennes préfèrent voter sur...Twitter
En ce jour d'élections générales au Kenya, la BBC s’interroge sur le rôle joué par les classes moyennes dans les affaires politiques du pays.
Pas de doute, les classes économiquement montantes s’activent sur les réseaux sociaux, mais qu’en est-il dans les bureaux de vote?
La classe moyenne kényane est-elle en passe de devenir apolitique? Et, surtout, son vote a-t-il une quelconque incidence sur le résultat des élections?
Contrairement aux pauvres, elle ne s’engage pas au sein des partis politiques, qu’elle considère trop tribalistes, apprend-on sur le site de la BBC.
De manière générale et pour des questions de confort et de temps, elle vote peu en dehors des élections générales, s'abstenant en particulier de participer aux primaires des partis.
En revanche, elle est plus prompte à donner son avis sur Twitter:
«Les classes moyennes abandonnent souvent l'idée de voter au bout de quelques minutes et tweetent leur frustration tout en restant dans le confort de leur salon ou de leur bureau… Il serait aussi absurde de demander un jour de congé pour participer aux élections primaires. Mais ce n’est pas le cas des pauvres, qui sont pour la plupart au chômage.»
En d’autres termes, cela signifie qu’elle n’emmène pas de candidat(s) à l'élection présidentielle. Lorsqu'elle se déplace, finalement, pour les élections générales, ses voix vont d'une manière ou d'une autre à des candidats portés aux nues par les classes populaires lors des primaires.
Une classe moyenne qui pourrait pourtant représenter un sacré poids dans le jeu politique. Passée de 19% de la population en 2007 à 24% en 2011, sa présence est évidente dans les grandes villes, où fleurissent les centres commerciaux, chaînes de cafés tendances «ainsi que de nombreux événements sociaux branchés».
«Comme dans le reste de l’Afrique, la vie au Kenya s’améliore chaque année. Mais cette amélioration doit se traduire par une participation politique plus forte et plus représentative de tous les milieux sociaux, le 4 mars prochain comme dans les années à venir. Quand est-ce qu’enfin les deux parties se retrouveront sur un terrain égal, que ce soit sur Twitter ou dans les rues?», se demande le journaliste de la BBC.
Lu sur BBC
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