SlateAfrique

mis à jour le

La belle et l'islamiste

Dans Tombouctou occupée, les beaux yeux verts de Maïga rencontrent ceux d’Adama. Lui a tout pour plaire. Sauf qu’il est du mauvais bord, celui des islamistes.

La Française et l’Allemand dans Paris sous occupation, l’Irlandaise et le soldat anglais dans les années 1970… l’histoire est universelle et se finit en général mal. S’éprendre de l’ennemi est un jeu risqué.

Après la rencontre, le jeune homme la raccompagne en voiture chez elle, puis la demande en mariage. «On ne voulait même pas laisser ce garçon entrer dans la maison» explique la sœur de Maïga au correspondant du Los Angeles Times au Mali. Le mariage se fait quand même, à tous vitesse, sans réelle cérémonie.

«Dès qu’il m’a demandée en mariage j’ai dit à ma famille que j’acceptais…J’ai eu l’impression qu’il était spécial». Il lui dit être en désaccord avec la destruction des mausolées saints, les amputations et les violences à l’encontre des habitants. Elle se sent en sécurité à ses côtés. Ils vivent dans un ancien bâtiment officiel occupé par les islamistes.

Mais tout n’est pas rose. Maïga n’a plus le droit de se maquiller ou de se parfumer. Surtout, deux mois après leur union, elle découvre qu’Adama est déjà marié.

«Il est parti au début de la campagne militaire française», se lamente Maïga.

Depuis, Maïga est retournée chez ses parents. Dans son quartier «les commérages, comme le sable, s’insinuent dans chaque fissure » commente le correspondant du LA Times. Le mariage de Maïga avec un islamiste a fait d’elle une  traitresse aux yeux de sa communauté.

Lu sur Los Angeles Times

A lire aussi

Saint Valentin: les Africains aussi savent dire Je t'aime!

L'érotisme de Shéhérazade hérisse les islamistes de tout poil