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Mettre à jour la cartographie garantit une maîtrise des richesses

Les conflits en Afrique naissent-ils de tensions liées au traçage des frontières par les anciennes puissances coloniales?

L'argument de l'artificialité et de l'incohérence des frontières africaines ne manque pas d'être utilisé, lorsqu'il s'agit de décrypter les conflits africains. 

Mais, selon Jeune Afrique, outre le contrôle des frontières, c’est avant tout l’ensemble de leur territoire que les nations africaines devraient mieux maîtriser. L'Afrique a besoin, nous dit le site panafricain, d'une politique d'incitation à cartographier les territoires.

Les colonies françaises furent cartographiées par l’IGN (Institut géographique national). Mais les mises à jour de ces données, elles, se font encore attendre dans de nombreux pays, souvent pour des raisons économiques. Et le manque de données géographiques ou les informations obsolètes handicapent lourdement l’Afrique:

«Des données anciennes voire entachées d'erreurs, des échelles inadaptées, des changements non signalés ont pour conséquence des pertes financières sur toutes sortes de projets.»

Un changement de cap se profile cependant depuis le milieu des années 2000, initié par le Sénégal, qui a réactualisé un certain nombre de ses cartes.

Le Burkina a quant à lui cartographié l’ensemble de son territoire pour un coût d'«à peine moins que pour l’achat de, disons, quatre grosses voitures de luxe: 1,25 million d’euros» et le Mali est en passe d’atteindre les mêmes objectifs.

Le continent continue tout de même de cumuler les retards et les cartes réalisées pourraient être bien plus précises. On reste à un «niveau d’information un peu synthétique».

Dans le cas de l’Afrique, dont le sous-sol recèle de matières premières, une cartographie plus systématique et plus précise permettrait également une meilleure maîtrise «des richesses du territoire», rappelle Jeune Afrique, et donc des retombées économiques importantes:

«Qu'une carte géologique soit utile pour la prospection minière ou pétrolière, nul ne l'ignore, et que le BRGM (Bureau de recherche géologique et minière, Ndlr) travaille avec Total au Congo ou avec Tata Steel en Côte d'Ivoire ne saurait surprendre

Rappelons que, en parallèle au travail effectué par les sociétés de cartographie, Google Map lance toutes «ses cartes» sur le continent africain.

A Abuja par exemple, capitale fédérale du Nigeria, le géant s'associe à de jeunes enthousiastes pour cartographier l'ensemble de leur ville, selon le site Afrik.com.

Lu sur Jeune Afrique et Afrik.com

 

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