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Le numérique n'est pas le bienvenu au Fespaco!

Pour ou contre le numérique? Au Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (Fespaco) le débat fait rage.

Les réalisateurs qui ont soumis des copies de leurs films en numérique, en contradiction avec le règlement de la compétion, ont suscité une vive polémique. Et risquent d’être disqualifiées de la compétition, informe BBC.

Le règlement stipule que seules sont admises des copies en pellicule 35 millimètres. Ces conditions ont été fixées depuis la première édition, en 1969. Alors que pour beaucoup, elles sont devenues obsolètes avec le développement des nouvelles technologies de la diffusion et de la production.

Balufu Bakupa Kayinda, réalisateur et professeur d’université aux Etats-Unis estime pour sa part que cette question dépasse le volet cinématographique.

«La question essentielle, c’est la question des contenus et de gouvernance. Parce qu’on ne peut pas continuer à réfléchir comme si on n'était pas à l’ère du numérique. Le numérique a un esprit, donc il faut réfléchir en numérique. Cela demande même aux politiciens africains de réfléchir en numérique or nous voyons qu’ils sont toujours dans une réflexion analogique. C’est en cela qu’il y a un fossé, il y a un problème.»

Pour le cinéaste camerounais Jean Pierre Bekolo ce débat n’a pas sa raison d’être.

«L’affection que les gens ont pour le 35 millimètres n’a pas sa raison d’être parce que nous ne l’avons pas inventé. Nous devons être opportunistes et utiliser tout ce qui est bon pour nous», a-t-il plaidé.

Le débat est loin d’être tranché. Mais les règles du jeu risquent d’être bouleversées. Des cinéastes présents à cette 23e édition du Fespaco promettent de lancer un appel solennel à la fin du festival pour que le numérique soit appliqué comme nouvelle règle.

Vingt-films africains sont en lice pour remporter l’étalon d’or du Yennenga. Le successeur du Maroc, vainqueur de la 22e édition, sera connu le 2 mars 2013.

Lu sur BBC

 

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