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Le rapport d'Amnesty International qui accable la Côte d'Ivoire

L’après Gbagbo ne fait pas que des heureux. Malgré, le retour de la paix en Côte d’Ivoire, les exactions et les tortures continuent.

Le rapport d’Amnesty International, «La loi des vainqueurs», publié dans l'hebdomadaire français Marianne, montre que les droits de l’homme n’ont guère évolué dans ce pays.

Selon le rapport, détentions arbitraires, exécutions sommaires, tortures, harcèlements et exactions de tous ordres y ont toujours cours. Les populations et ethnies soupçonnées de sympathie pour l’ancien président Laurent Gbagbo en font les frais.

De septembre à octobre 2012, Amnesty International a mené une mission en Côte d’Ivoire. Et son rapport est accablant. Au terme de la mission, l’Ong a dressé un long réquisitoire étayé de plusieurs dizaines de témoignages, directs et indirects qui illustrent le climat de terreur dans lequel vivent ces personnes.

Le rapport stipule que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), le nom des ex-Forces armées des forces nouvelles (FAFN) de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale  et allié du président Ouattara ont commis des exactions.

Alassane Ouattara s’était engagé avec l’aide militaire de la France à instaurer un Etat de droit dans le pays pour ouvrir une voie à la réconciliation nationale. 

«Il n’y aura aucune discrimination, aucun favoritisme, pas d’acharnement non plus à l’égard de qui que ce soit. Le drame de ce pays a été l’impunité. Je veux y mettre fin. C’est par une justice équitable que nous y parviendrons», avait-il promis. 

Deux ans après le départ de Gbagbo, l'injustice demeure. Aujourd’hui, plusieurs proches de l’ancien président sont arrêtés et détenus sans jugement, note le rapport.

C’est  notamment le cas de Laurent Akoun, le secrétaire général du FPI, condamné, à six mois d’emprisonnement ferme pour «trouble à l’ordre public.

Dans son rapport Amnesty le considère «comme un prisonnier d’opinion et demande sa libération immédiate et inconditionnelle».  

Une situation qui entretient un climat de tensions dans le pays et ralentit le processus de réconciliation.

D’autant plus que Amnesty note que la police militaire «a très vite outrepassé ses pouvoirs en s’octroyant le droit de détenir et d’interroger des militaires mais aussi des civils, alors même que le texte portant création de cet organe n’accorde pas à celui-ci un pouvoir de détention.» 

Lu sur Marianne

 Rapport Amesty.pdf   (1.01 Mo)

 

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