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Pourquoi parler anglais peut vous rendre pauvre
Pratiquer l’anglais peut vous appauvrir. Voilà l’une des conclusions surprenantes, voire à contre-courant, de Keith Chen, un économiste de l’Université de Yale.
Le professeur Chen affirme prouver que la grammaire de la langue que nous parlons affecte à la fois nos finances et notre santé.
D’après sa théorie, si vous parlez anglais vous êtes susceptible de gagner moins pour vos vieux jours et fumer davantage que si vous parliez une langue comme le mandarin. Tirée par les cheveux, cette théorie? Keith Chen dit ne pas y avoir cru lui-même au début de la recherche.
Le professeur a limité son terrain à neuf pays multilingues dont la Belgique, le Burkina Faso, l'Éthiopie, la République démocratique du Congo, le Nigeria…
Il a remarqué que les locuteurs de langues qui utilisent le temps présent lorsqu'il s'agit de l'avenir sont susceptibles d'économiser plus d'argent que ceux qui parlent des langues qui nécessitent l'utilisation d'un futur comme l’anglais.
L’économiste Chen divise donc les langues du monde en deux groupes, selon la manière dont elles traitent la notion de temps. Et même au sein des langues européennes, il existe de nettes différences grammaticales dans la façon de traiter les événements à venir, précise-t-il.
D’après lui le fait de ne pas pouvoir utiliser du présent pour parler du futur, accentue la distance entre le moi d’aujourd’hui et le moi de demain. Et cela se traduirait dans le comportement des individus. A l’issu de sa recherche, le professeur Chen établissait que les locuteurs qui n’utilisent pas forcément de futur sont susceptibles d’économiser 39% plus pour leur retraire, d’être 29% plus actif physiquement, moins obèses…
L’idée est séduisante car elle touche une question intéressante: l’influence d’une langue sur un comportement. Mais sans surprise, les résultats du professeur Chen ont été critiquées par les économistes et les linguistes.
John McWhorter linguiste de l'Université de Columbia pense que la langue a très peu d'effet sur la façon dont nous pensons.
Lu sur BBC