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Dans l'intimité de la première sexologue kényane

Gertrude Mungai et la seule sexologue du Kenya. C'est lors d'un enterrement de vie de jeune fille, durant lequel les invitées prodiguaient des conseils «de protection envers la dureté ou la violence masculine» à la future mariée que Mungai réalise la détresse sexuelle dans laquelle se trouvent beaucoup de Kényanes.

Le psychiatre et anthropologue Philippe Brenot fait le portrait de ce médecin d'un genre particulier sur son blog Liberté, Egalité, Sexualité sur le site du quotidien Le Monde.

Mungai propose aux Kényanes de découvrir ou redécouvrir leur sexualité d’une manière inédite dans un pays où l’apprentissage le plus répandu de la sexualité est l'initiation par des femmes plus âgées.

Son cabinet est toujours plein à craquer, selon Philippe Brenot:

«La palette de ses techniques est large, de la séance individuelle à l'entretien de couple, des conseils érotiques à l'apprentissage des boules de geisha, de la bascule du bassin ou des positions du kamasutra. Elle a même créé un cours de “gym vaginale” dans lequel elle enseigne la musculation périnéale.»

Les femmes sont donc au rendez-vous. Les hommes eux, en revanche, restent pour le moment froid à l’initiative.

«A plusieurs reprises on l'a traitée de “voleuse de maris” pour, d'une certaine façon, s'être immiscée dans la chambre à coucher. La sexologie est une façon moderne de considérer l'intimité comme une affaire individuelle alors que dans les pays de la tradition l'intimité de la femme est la propriété du mari. En Afrique, on ne parle pas des relations sexuelles, on les vit», explique ainsi Philippe Brenot.

Lu sur Liberté, Egalité, Sexualité

 

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