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Le Kenya poursuivi pour non assistance à femmes violées
Cinq ans après la crise postélectorale qui a secoué le Kenya en décembre 2007 des victimes réclament encore justice.
A la veille de la tenue de la présidentielle prévue en mars 2013, huit victimes ayant subi des violences sexuelles ont décidé de porter l’affaire devant la Haute cour de justice de Nairobi, fait savoir Irin News.
Ali Saidi, directeur exécutif de la Coalition sur les violences faites aux femmes (Covaw) explique:
«Ces victimes poursuivent le gouvernement kényan pour non protection des personnes contre la violence subie lors de la crise de la violence postélectorale et pour ne pas avoir diligenté d’enquêtes pour que les auteurs de ces actes soit traduits en justice.»
Parmi les plaignants, deux hommes ayant subi des violences sexuelles et six organisations issues de la société civile, entre autres le Covaw, l’independent medico-lega unit (IMLU), la section kenyane de la commission internationale de juristes (ICJ Kenya) et Médecins pour les droits de l’homme (PHR).
«Personne ne veuille endosser la responsabilité de ces crimes. Il ne s’agit pas uniquement de la police mais aussi des établissements de santé publics d’offrir des soins et des traitements aux personnes touchées», ajoute Ali Saidi.
La nouvelle Constitution du pays oblige le gouvernement à fournir des services d’assistance aux victimes tels que le conseil, le traitement et la protection des personnes ayant subies des violences sexuelles.
Mais pour Ali Saidi ces services ne sont pas disponibles alors qu’on dénombre à 3000 cas le nombre de victimes des violences sexuelles durant la crise de 2007 à 2008.
Un récent rapport publié par Small Arms Survey explique la violence physique et sexuelle faites aux femmes n’est pas considéré comme un crime grave au Kenya.
La crise postélectorale au Kenya est née à la suite de l’élection présidentielle du 27 décembre 2007. Alors que le président sortant Mwai Kibaki est déclaré vainqueur à l’issu du scrutin des partisans de Raila Odinga, son opposant, contestent l’élection en raison de fraudes massives.
La contestation dégénère et une violence sans précédent éclate dans plusieurs villes du pays où les partisans des deux hommes s’entretuent. Bilan: près de 1.500 morts et pas moins de 300 000 déplacés.
Lu sur Irin News
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