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Hamadi Jebali jette l'éponge pour le moment
Son éventuelle démission
était sur la table des négociations. L'échec de son initiative de former un
gouvernement de technocrates a fait le reste. Le Premier ministre Hamadi Jebali,
également secrétaire général du mouvement islamiste Ennahda, a annoncé ce mardi 19 février 2013, lors d’un
discours télévisé, sa démission de la présidence du gouvernement.
«Ce n’est pas
une démission du devoir, a-t-il déclaré. Je me suis réuni
en conseil des ministres et j’ai demandé aux ministres et secrétaires d’Etat de
ne pas démissionner de leur devoir. Nous allons travailler plus qu’avant pour
assurer la continuité de l’Etat.» Il a souligné que «la démission du gouvernement et l’échec de cette initiative ne signifient pas l’échec de la Tunisie, et l’échec de la révolution». Au contraire, Hamadi Jebali a plaidé pour un gouvernement de coalition qui «défend tous les Tunisiens, leur liberté, leur droit à l’activité politique, de réunion».
Mais le Premier ministre
démissionnaire se dit toutefois prêt à former et conduire un nouveau gouvernement
sous certaines conditions, notamment la prochaine tenue d’élections
législatives. Selon lui, la priorité est «d’assurer une visibilité devant notre
peuple, devant les acteurs économiques et sociaux, et l’opinion
publique nationale et internationale».
L’annonce de sa démission a été suivie de
réactions en chaîne dans la classe politique tunisienne. Si le président du
parti islamiste Ennahda a réitéré son opposition à la proposition d’un gouvernement de
technocrates conduite par Hamadi Jebali, les porte-parole du Parti Républicain
( Issam Chebbi) et Ettakatol (Mohamed
Bennour) ont salué le courage politique de l’ex-Premier ministre.
Sa
démission intervient après deux semaines d’impasse politique au sein du gouvernement et dans les rangs du parti islamiste Ennahda. L'étincelle fut l’assassinat du leader d’opposition Chokri
Belaïd par des hommes armés devant son domicile à Tunis, le 6 février
2013.
Des dizaines de milliers de personnes avaient défilé dans les
rues de Tunis le jour de ses funérailles. Un grand nombre avaient alors exprimé
leur colère à l’encontre du parti Ennahda, jugé responsable de la banalisation
de la violence dans le pays.Lu sur New York Times, Gnet, Tunisie NumériqueA lire aussiComment Ennahda a sauvé la faceY-aura-t-il une justice pour Chokri Belaïd