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La vie quotidienne à Yaoundé, c'est pire que dans Koh-Lanta!
Les quelques rares tour-opérateurs qui proposent Yaoundé comme destination de vacances rivalisent, le plus souvent, d’ingéniosité pour masquer ce que cela représente vraiment de passer ne serait-ce qu’un week-end dans la capitale camerounaise.
Pour qui a déjà eu à visiter la Ville aux sept collines, la capitale camerounaise n’est pas bien loin du far west. Et pour ceux qui y vivent au quotidien, Yaoundé est tout bonnement un enfer.
C’est ce que décrit, avec le ton sarcastique, qu’on lui connaît le blogueur camerounais Florian Ngimbis, dans un récent billet. «Bientôt un Koh-Lanta/Yaoundé», écrit-il de but en blanc, dans son blog Kamer Kongossa, qui rassemble des chroniques de la vie camerounaise.
Pour le blogueur, la vie à Yaoundé a toutes les allures (en pire) de l’émission Koh-Lanta que l'on regarde à la télé, et où l’objectif est de survivre avec le minimum sur une île déserte. Sauf que Florian Ngimbis ne croit pas à «cette mascarade». Pour lui, le vrai Koh-Lanta, est à Yaoundé.
Imaginez donc, fait-il savoir dans son blog: vous avez 500 francs CFA pour tenir la journée (cela ne représente même pas 1 euro!) et l’épreuve doit durer 30 jours… jusquà la prochaine fin du mois, et donc jusqu’aux salaires suivants (autant dire que c’est un objectif plus que prétentieux).
Florian Ngimbis, dans son blog, nous épargne l’épreuve du voyage pour se rendre au Cameroun ainsi que les tracasseries policières et douanières à l’aéroport… Avant l’épreuve fatidique des coupures intempestives d’eau et d’électricité, les fameux délestages.
Et quand la Camerounaise des Eaux (la société de distribution de l’eau) voudra bien vous faire grâce de quelques gouttes, souligne encore le blog Kamer Kongossa, il faudra tout de même faire attention au choléra: au pays de Paul Biya, la couleur rougeâtre de l’eau qui sort du robinet donne des sueurs froides. Autant dire que pour faire un voyage au Cameroun, il vaut mieux ne pas avoir la santé fragile.
Un peu comme pour noircir davantage le tableau, Kamer Kongossa dresse une liste d’épreuves que les candidats au «Koh-Lanta/Yaoundé» doivent impérativement braver.
Du plus simple, «faire le tour de Yaoundé en voiture sans se faire rançonner par la police» au plus redoutable, «se faire opérer et survivre à une coupure d’électricité pendant que vous êtes au bloc», en passant par bien d’autres qui ne manquent pas de complexité: «arriver à l’heure à un rendez-vous un jour de sortie du chef de l’Etat» ou encore «faire légaliser un document à la sous préfecture pendant une coupure de courant».
Le blogueur indique que si vous réussissez tout de même à remporter cette épreuve, c’est que vous êtes qualifié pour passer le vrai Koh-Lanta, le Koh-Lanta/Douala…
En effet, dans la capitale économique du Cameroun, il est quasiment impossible de traverser la rue (sur un passage clouté ou non) sans se faire écraser par une voiture.
Lu sur Kamer Kongossa