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Le calvaire de Charlotte, esclave moderne en France
Le décret de l’abolition de l’esclavage en France date de 1848. Mais 165 ans plus tard, «l’esclavagisme y existe encore», dixit Le Parisien.
Il s’agit évidemment d’un cas isolé. Charlotte, une Ivoirienne de 14 ans a été achetée en septembre 2012 par un couple de 25 ans habitant en France. Le prix: 4.500 euros (3 millions de francs CFA), selon Le quotidien La Provence.
Depuis, l’adolescente, qui n'a pas de papiers, servait de bonne à tout faire dans une maison de Cavaillon dans le Vaucluse, département du sud de la France. De surcroît, elle n’était pas payée et n’était pas inscrite à l’école.
«C'est un classique», reconnaît Sylvie O'dy, la présidente du Comité contre l'esclavage moderne dans les colonnes du Parisien.
«Il est très fréquent que des personnes d'origine étrangère résidant en France se rendent dans le pays où ils ont des liens et où il leur est facile de trouver quelqu'un issu d'une famille pauvre à exploiter.»
«L'achat est en revanche extrêmement rare», s'étonne la présidente, rappelant qu'il n'y a quasiment jamais de transactions financières dans l'esclavage moderne.
Les arrangements sont généralement d'une autre nature (promesse d'un toit, d'un salaire minime, de scolarisation, de papiers etc, qui servent de moyen de pression pour priver la personne de sa liberté) et les exploiteurs se contentent de prendre en charge le voyage de la malheureuse élue vers son futur calvaire.
«Là, on est face à une forme d'esclavage au premier sens du terme avec la notion de vente d'un être humain», conclut-elle.
L'homme d'origine ivoirienne se serait présenté au début de l'été dernier à Dabou, son village d'origine près d'Abidjan. Et il aurait fait son «marché» dans sa famille.
Le couple franco-ivoirien (l’homme est originaire de la Côte d’Ivoire) a été arrêté par la police de Cavaillon après que la jeune ivoirienne se soit échappée du domicile.
La femme est sortie au bout de 24 heures de garde à vue, tandis que son compagnon ivoirien a été placé en détention provisoire avec un ami Togolais de 31 ans qui vivait avec eux. Ils seront jugés le 15 mars au tribunal correctionnel d'Avignon.
Lu sur Le Parisien, La Provence