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L'incroyable succès viral du débat présidentiel TV kényan
Le premier débat présidentiel télévisé de l'histoire du Kenya a été façonné pour le Web. Sur Twitter, le succès a été immédiat.
Le premier débat présidentiel télévisé de l’histoire du Kenya a connu un incroyable engouement sur le réseau social Twitter. Désigné par le hashtag #KEdebate13 (pour Kenya debate 2013), le debat TV qui a rassemblé les huit candidats à la présidentielle du 4 mars 2013 a été dans les trending topic sur Twitter les plus suivis, devançant même en Afrique de l’Est la démission du pape.
Mais l’évènement inédit dans l’histoire de cette ancienne colonie britannique n’a pas seulement été un succès en termes d’audience sur le site de micro-blogging. Les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur dans le déroulement du débat.
Organisé à l’initiative de deux groupes de presse nationaux, le Nation Media Group et le Royal Media Services, qui lancèrent l’idée d’un débat en août 2012, l’évènement a mobilisé les internautes depuis des semaines.
Les noms des deux journalistes modérateurs ont été proposés par les Kényans via Facebook, Twitter et SMS à la rédaction du Standard Digital, site du journal kényan The Standard. À ce petit jeu, ce sont Linus KaiKai – qui a fait forte impression - et Julie Gichuru qui sont arrivés en tête des suffrages.
"On a suivi le débat sur Twitter"
Les thèmes abordés par les modérateurs ont aussi été soumis par les internautes – près de 5.000 questions ont été compilées - alors que YouTube a mis en ligne un live en streaming de l’évènement.
The Kenya candidate debate is the top trending topic on Twitter at the moment. bbc.in/WEVG8Z #KEDebate13 #debate254
— BBC Africa (@BBCAfrica) 11 février 2013
L’une des questions qui hante le Kenya depuis 2007 et les violences postélectorales qui s'ensuivirent, lesquelles avaient engendré la mort de plus de 1.200 personnes selon les chiffres officiel, a ainsi été posée dès les premières minutes du débat aux huit candidats : « Comment et dans quelle mesure vous démarquerez-vous de vos prédécesseurs qui ont tous fait de l’affiliation tribale la base de leur gouvernement et de leur électorat ? »
«J’ai été totalement émerveillé par l’engouement autour du débat sur Internet», confiait Linus KaiKai à la fin de la soirée.
«J’ai pu lire certains des commentaires postés sur les réseaux sociaux tard dans la soirée et j’ai vu que beaucoup de gens racontaient avoir suivi le débat sur Twitter minute par minute grâce aux très nombreux tweets des médias, des internautes etc… »
Pour Zack Mukewa (@UrbaneKenyan), un économiste de 29 ans basé à Nairobi, le débat a été « un processus démocratique qui donne aux citoyens la chance d’évaluer les dirigeants politiques sur leur programme. »
« This a big deal », a-t-il tweeté à ses quelque 4.400 followers.
La médiatisation du débat a également été une chance pour les petits candidats de s’exprimer. Martha Karua, la seule femme – et première de l’histoire du pays – candidate au scrutin présidentiel, qui a réalisé une belle performance de l’avis de l’analyste politique kényan Tom Wolf, s’est ainsi félicité de l’évènement sur son compte personnel.
"I share in the joy many expressed about results of tonight's debate lets work hard to make March 4th another win! #Debate254 #KEDebate13"
— Martha Karua (@MarthaKarua) 11 février 2013
Un second et dernier débat présidentiel attend maintenant les huit candidats, et surtout les 14 millions de kényans inscrit sur les listes électorale et sur les réseaux sociaux, le 25 février.
Camille Belsoeur
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